La prothèse est indiquée, en France, pour les patients non voyants souffrant d'une rétinopathie pigmentaire, maladie héréditaire qui produit une dégénérescence progressive des cellules rétiniennes sensibles à la lumière et conduit inexorablement à la cécité.
Le nerf optique est, quant à lui, toujours intact. Près de 40 000 Français seraient touchés par la maladie. Le système Argus II de la société Second Sight utilise la stimulation électrique pour contourner les cellules « hors d'usage » et pour stimuler les cellules viables restantes afin d'induire une perception visuelle chez les non-voyants. Elle comprend deux parties, interne et externe. La partie interne (l'implant) renferme soixante électrodes épirétiniennes reliées à un boîtier électronique placé autour de l'œil dans la cavité orbitale et à une antenne. La partie externe se compose d'une caméra miniature placée sur des lunettes. Cette caméra envoie les images à un boîtier externe que porte le patient. Les images sont traitées et renvoyées à un émetteur placé également sur les lunettes. Les informations sont transmises à la prothèse rétinienne sous forme de pulsations qui viennent ensuite stimuler les cellules rétiniennes. Le cerveau perçoit alors les motifs lumineux, motifs que les patients apprennent à interpréter. Ils accordent ce qu'ils « voient » grâce au système à leurs souvenirs visuels.
La prothèse artificielle permet de distinguer des formes, de repérer éventuellement des personnes, de mieux se diriger, de suivre un guide… Dans un certain nombre de cas, les patients peuvent lire sur des écrans. Après l'implantation, la rééducation (pendant 3 à 6 mois) est indispensable et intensive. La prothèse est bien tolérée et les résultats visuels de cette chirurgie aujourd'hui bien codifiée sont suffisants pour que les patients retrouvent une certaine autonomie. La première prothèse rétinienne Argus II avait été posée en 2008 à l'hôpital des Quinze-Vingt par le Dr Pierre-Olivier Barale, avec l'équipe du Pr José-Alain Sahel, lors d'un premier essai multicentrique international. Dans le cadre du forfait Innovation, les suivantes ont été posées aux Quinze-Vingt bien sûr, et par les équipes des CHU de Bordeaux et Strasbourg dûment formées par les premiers.
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