2-6 ans : la mauvais période
On sait que le pourcentage d’enfants « difficiles » augmente à partir de l’âge de la diversification alimentaire, mais surtout autour de 2 ans, et diminue à partir de 6 ans. La période 2-6 ans paraît donc peu favorable à l’introduction de nouveaux aliments. Et mieux vaut tenter une grande diversité d’expériences avant 2 ans. Le répertoire culinaire de l’adolescence, puis de l’âge adulte, en dépend.
Liquide amniotique, lait
Les premiers apprentissages se font in utero et par le lait maternel. En fin de gestation, l’enfant qui avale le liquide amniotique vit ses premières expériences sensorielles, son système olfactif étant déjà fonctionnel. Cette exposition intra-utérine à des composés aromatiques (anis ou carotte par exemple) influence le comportement du nourrisson à 6 mois, dans le sens d’une acceptation plus facile des aliments qui en contiennent. On a constaté encore que les expériences gustatives pendant la période lactée influent les préférences au moins jusqu’au début de la diversification.
La diversification, période clé
Goût
Le lait maternel (en raison de sa composition en arômes volatils différents d’un jour à l’autre, voire d’une tétée à l’autre) et d’aliments variés chaque jour est, semble-t-il, la combinaison la plus efficace pour l’acceptation de nouveaux goûts. L’exposition à une variété de fruits améliore l’acceptabilité d’un nouveau fruit mais pas celle d’un nouveau légume.
Textures
En ce qui concerne les textures, les enfants déjà exposés aux morceaux préfèrent les morceaux (même si tous raffolent de la purée). On a observé également que si les aliments nouveaux sont introduits après 9 mois, les enfants sont plus « difficiles ». Une certitude : les réactions à la présentation de nouveaux aliments, légumes en particulier, entre 8 et 15 mois, seront d’autant plus positives que le nourrisson aura eu l’occasion de goûter un grand nombre d’aliments nouveaux entre 5 et 8 mois.
Le rôle décisif des parents
En cas de refus d’un aliment, les parents sont invités à persévérer et à proposer le légume (en l’occurrence) au moins 8 fois ; il sera alors accepté, et durablement. Or la plupart des mères jettent l’éponge après trois tentatives. Et ce rejet peut « tatouer » les générations futures.
Une simple exposition permettrait à l’enfant de reconnaître et ainsi de dissiper la néophobie. L’absence d’effets gastro-intestinaux négatifs faciliterait la reconnaissance de la sûreté de l’aliment et l’apport de calories, un conditionnement associatif entre la flaveur et la sensation, positive, de satiété. L’association entre une flaveur nouvelle et une ancienne, appréciée (comme le sucre), peut « faire passer en douceur la pilule ». Comme un contexte affectif chaleureux. Ou un modèle (parent ou pair) qui mange avec plaisir. Enfin, la valeur hédonique de l’aliment « test » chute si une récompense est offerte en cas d’ingestion…
D’après la communication de Sylvie Issanchou, INRA, Centre des sciences du goût (Dijon).
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