• Les radiations ionisantes
Les expositions environnementales aux radiations ionisantes représentent un facteur de risque reconnu de leucémies de l’enfant. L’étude des survivants des bombardements de Hiroshima et de Nagasaki a montré que les enfants y étaient particulièrement sensibles et que le délai d’apparition du cancer était plus court que chez l’adulte.
Depuis 1984, de nombreuses études épidémiologiques ont analysé le risque de leucémies chez les enfants à proximité des sites nucléaires. Réalisées sur de nombreux sites, en Grande Bretagne, Allemagne, Suisse et France, elles n’ont pas permis de montrer une augmentation du risque pour les faibles doses.
• Les radiations non ionisantes
Les champs électromagnétiques à extrêmement basse fréquence (Cemebf), produits par des lignes à haute tension, ou par le câblage des installations et appareils domestiques font également partie des facteurs soupçonnés d’augmenter le risque de leucémie de l’enfant.
Plusieurs études réalisées dans différents pays, dont la France, ont montré une augmentation du risque chez les enfants habitant à moins de 50 mètres des lignes à très haute tension (225 et 400 kV). Ces résultats convergents ont conduit le Centre international de recherche sur le cancer à les classer dans le groupe 2B des cancérogènes possibles.
• L’exposition au radon
Le radon est un gaz radioactif naturel principalement retrouvé dans des sous-sols granitiques, un tiers de la population française y est exposée de façon moyenne. Son rôle n’est actuellement démontré que dans les cancers du poumon.
Plusieurs études avaient suggéré une association entre la concentration de radon domestique estimée et le risque de leucémie aiguë lymphoblastique, notamment en Suisse et au Royaume-Uni. En France, une collaboration entre l’Inserm et l’ANSM a permis d’analyser l’exposition au radon dans une population de 9 056 cas d’enfants porteurs de leucémies aiguës lymphoblastiques et myéloblastiques. Les conclusions de cette étude ne sont pas en faveur de l’hypothèse du rôle du radon.
• L’exposition aux pesticides
Qu’elle soit environnementale ou alimentaire, l’exposition aux pesticides génère de nombreuses questions et inquiétudes de la société. Des données épidémiologiques suggèrent un lien avec le développement de maladies métaboliques telles que l’obésité et ses complications. Les preuves de l’association entre exposition parentale professionnelle aux pesticides, exposition des mères pendant la grossesse, et les cancers de l’enfant, restent aujourd’hui encore trop limitées.
Sur la base du principe de précaution, les politiques de santé publique visant à réduire au minimum de telles expositions se justifient pleinement, tout spécialement en ce qui concerne les mères durant leurs grossesses.
• Exposition résidentielle
Lors d’une étude conduite par l’Inserm (Geocap), les expositions d’enfants diagnostiqués d’une leucémie entre 2002 et 2010 (soit 4 230 cas) avaient été comparées à celles d’une population témoin (représentative des enfants de moins de 15 ans). Il avait été observé que le risque de leucémie augmentait avec la proportion d’habitants venus d’une autre région, d’où la question du rôle des mouvements de population dans la survenue des leucémies, en particulier d’éventuels d’agents infectieux. Une étude cas témoins sur les risques liés à l’environnement à la naissance (Geocap-Birth) est en cours.
• Autres pollutions atmosphériques
Les expositions à l’essence, aux gaz d’échappement, aux fumées de tabac constituent autant de sources potentiellement impliquées dans le risque de leucémies chez l’enfant. Néanmoins à ce jour, aucune étude ne permet de confirmer ces données.
• Des interactions avec des gènes de susceptibilité ?
La découverte récente des polymorphismes génétiques liés au risque de développement cancers de l’enfant modifie profondément ce champ de recherche. Certains des facteurs de risque environnementaux suspectés pourraient modifier l’effet de ces gènes, et inversement, des gènes pourraient influer sur l’effet des facteurs environnementaux.
Des outils relativement récents permettent d’analyser les caractéristiques génétiques des populations étudiées et éventuellement de comprendre comment l’interaction gène-environnement mène au cancer.
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