Ces bouts de chou qui manquent de fer

Publié le 29/01/2015
actu blédina

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• Rappel
- Les enfants nés à terme, de poids normal et en bonne santé, ont des stocks de fer suffisants pour 4 à 6 mois.
- Au-delà, les réserves sont insuffisantes et l’enfant dépend de ses apports alimentaires.
- Des apports insuffisants peuvent conduite au déficit en fer avec un risque d’anémie.
- La carence en fer semble avoir des conséquences néfastes à long terme sur le développement mental et psychomoteur.
Il était donc important de voir où en sont les bébés européens.
 
• 44 études dans 19 pays
Une équipe néerlandaise a passé en revue 44 études réalisées dans 19 pays européens, incluant des enfants de 6-36 mois et portant, d’une part, sur les apports en fer, d’autre part, sur le statut en fer.
Notons que la plupart des pays européens, dont la France, recommandaient des apports en fer de 7 à 8 mg/j.
 
• Résultats
1) Apports en fer
En moyenne, dans la plupart des pays étudiés, les apports en fer étaient proches des apports recommandés.
2) Statut en fer
- Globalement, une prévalence élevée du déficit en fer a été observée.
- Cette prévalence dépend fortement du statut socio-économique familial. Par exemple, en France, à 10 mois, on observe un déficit en fer chez 26 % des bébés des familles économiquement vulnérables contre 10 % de bébés des familles aisées.
- Le type de laitage consommé est également déterminant : selon Polat et coll., à 6 mois, il existe un déficit en fer chez 3-4 % des enfants nourris au lait maternel ou au lait artificiel contre 25 % de ceux buvant du lait de vache. Chez les 8-12 mois, le déficit touche 5-12 % des bébés nourris au lait maternel, 7-15 % des enfants au lait de vache et 2-4 % seulement des enfants au lait artificiel. Entre 1 à 3 ans, 13 % des enfants nourris au lait artificiel étaient déficients en fer contre 30,5 % des autres. Il y avait davantage d’enfants buvant plus de 400 mL de lait de vache par jour chez les enfants déficitaires en fer que chez les non-déficitaires.
 
• Éduquer les parents
Pour les auteurs, les programmes de santé sur la malnutrition en fer devraient apprendre aux parents à choisir pour leur enfant des aliments riches en fer ou enrichis en fer. Et, en cas de carence, il faudrait encourager les programmes de supplémentation en fer.
 
Dr Emmanuel de Viel
 
Eussen S et coll. Ann Nutr Metab 2015 ; 66 : 80-92.

Source : lequotidiendumedecin.fr