Résistance aux contraintes
C’est la combinaison de la masse minérale et des différentes caractéristiques de la macro- et microstructure du tissu osseux, ou « qualité osseuse », qui détermine le degré de résistance des os aux contraintes mécaniques. La masse minérale osseuse acquise en fin de croissance est ainsi un déterminant important du risque de fracture après traumatisme modéré chez les sujets âgés des deux sexes (1).
Dix minutes par jour
Il existe une relation spécifique entre le contenu minéral osseux et l’activité physique (2). Elle est variable selon les sites osseux et dépend du niveau de la charge de l’os. Ces données ont fait l’objet d’une confirmation clinique très récente (3). Ainsi, un essai clinique randomisé a été mis en œuvre chez des enfants des deux sexes et à différents stades de leur puberté afin de déterminer si un programme scolaire d’activité physique pendant une année pouvait exercer une influence sur le contenu minéral osseux et la densité minérale osseuse. Les élèves de 28 classes de 1re et de 5e année, correspondant à des classes d’âges de 6-7 et 11-12 ans, ont été aléatoirement assignés à une intervention ou à un groupe témoin. L’intervention consistait en une éducation physique quotidienne d’au moins 10 minutes avec notamment des exercices de saut ou des épreuves faisant appel à la force musculaire. Les résultats ont été ajustés pour le sexe, la taille et le poids de base, l’activité physique avant l’étude, le stade pubertaire après l’intervention et le contenu minéral osseux avant l’étude.
Contenu minéral osseux
L’exercice physique apparaît associé à des augmentations statistiquement significatives du contenu minéral osseux total du corps, au niveau du col fémoral et du rachis lombaire. Le bénéfice de l’entraînement physique est apparu indépendant du sexe des enfants, et il est plus net avant la puberté.
L’effet bénéfique de l’exercice physique sur la densité minérale osseuse est au moins en partie expliqué par les forces exercées directement sur les os (4). En effet, la DMO est généralement plus élevée chez les coureurs à pieds que chez les sédentaires. Ce phénomène s’explique notamment par la distance parcourue et par l’intensité des vibrations transmises par les pieds. La relation entre la distance parcourue et l’accroissement de densité minérale osseuse est linéaire jusqu’à une distance de course maximale de 30 kilomètres par semaine. La DMO augmente en fonction des accélérations de crête générées par la course.
De plus, chez les garçons prépubères en bonne santé, l’impact de l’activité physique semble renforcé par les apports protéiques (5).
Pr René Rizzoli : pas de conflit d’intérêt déclaré.
Références
(1) Rizzoli R, et coll. Maximizing bone mineral mass gain during growth for the prevention of fractures in the adolescents and the elderly. Bone 2010 ; 46 (2) : 294-305.
(2) Kriemler S, et coll. Weight-bearing bones are more sensitive to physical exercise in boys than in girls during pre- and early puberty: a cross-sectional study. Osteoporos Int. 2008 ; 19 (12) : 1749-58.
(3) Meyer U, et coll. Effect of a general school-based physical activity intervention on bone mineral content and density: a cluster-randomized controlled trial. Bone 2011 ; 48 (4) : 792-7.
(4) Dériaz O, et coll. Proximal tibia volumetric bone mineral density is correlated to the magnitude of local acceleration in male long-distance runners. J Appl Physiol 2010 ; 108 (4) : 852-7.
(5) Chevalley T, et coll. High-protein intake enhances the positive impact of physical activity on BMC in prepubertal boys. J Bone Miner Res 2008 ; 23 (1) : 131-42.
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