Alors que les taux d’incidence flambent chez les plus jeunes, Santé publique France (SPF) a rendu public, dans son dernier point hebdomadaire sur le Covid-19, un rapport spécifique aux enfants et adolescents de 0 à 17 ans. L’agence sanitaire y observe une hausse de l’incidence des cas pédiatriques de Covid-19 hospitalisés, « s’intensifiant nettement au cours des trois dernières semaines, principalement chez les nourrissons de moins d’un an ».
Selon Covid Tracker au 17 janvier, 517 enfants de 0 à 9 ans étaient hospitalisés avec le Covid-19 (361 chez les 10 à 19 ans), dont 84 en soins critiques (29 chez les 10 à 19 ans). Mais « les cas pédiatriques hospitalisés représentent entre 3 % et 5 % (les 0-17 ans représentent 21,5 % de la population, NDLR) du nombre total des cas de Covid-19 hospitalisés, sans augmentation de cette proportion au cours des dernières semaines », relève SPF, qui estime que l’évolution des hospitalisations pédiatriques est « en cohérence avec la dynamique de l’épidémie en population générale ».
Les moins de 1 an représentent 56 % des cas pédiatriques hospitalisés en France
La tendance est tout de même marquée chez les nourrissons de moins d’un an. « Depuis la semaine 41, la part des hospitalisations des moins d’un an passe à 56 % du total des cas pédiatriques (1 536/2 740 cas) alors qu’elle était de 14 % sur une période immédiatement antérieure, semaines 22 à 40 (168/1 233 cas) », est-il souligné.
Cette observation reste difficile à interpréter, notamment en termes de sévérité chez les plus jeunes. « L’identification de cas co-infectés VRS et Sars-CoV-2 chez ces jeunes enfants peut rendre difficile l’imputabilité de la sévérité à l’un ou l’autre des virus, ce d’autant plus que la bronchiolite du jeune nourrisson est source habituelle d’hospitalisation en soins critiques », analyse SPF, concluant à l’absence de signal de gravité accrue « à ce jour ».
Une tendance observée aussi au Royaume-Uni
Face à des données comparables, les spécialistes britanniques restent prudents. Selon l’étude CO-CIN (Covid-19 Clinical Information Network), datée du 6 janvier, sur les hospitalisations liées au Covid-19, « il y a proportionnellement plus de nourrissons (<1 an) dans les données des trois semaines les plus récentes (du 14 décembre 2021 au 6 janvier 2022) par rapport aux époques précédentes (37,8 % contre 30,8 % précédemment) », est-il souligné. Les experts du SAGE (Scientific Advisory Group for Emergencies) disent attendre des données supplémentaires pour estimer le risque relatif d'hospitalisation dans cette tranche d’âge.
Si « aucun autre signal fort d'un changement dans les caractéristiques ou la prise en charge » n'est observé dans cette étude, les scientifiques du SAGE relèvent que la réduction du risque d’hospitalisation avec Omicron par rapport à Delta, estimée dans le pays entre 35 et 65 %, ne se retrouve pas chez les plus jeunes.
Pour l’heure, ils rappellent que « la gravité de la maladie chez les enfants reste faible » et que les durées de séjour à l’hôpital sont plus courtes (1,7 jour contre 6,6 jours lors de la première vague). Les enfants de moins d'un an requièrent par ailleurs des soins moins lourds, explique un article du « BMJ » : comparés à la première vague, les enfants admis au cours de la vague Omicron consomment moins d’oxygène (12 % contre 22,5 %) et sont moins souvent placés sous ventilation mécanique (2 % contre 5,8 %).
Ces données sont cohérentes avec celles issues d’Afrique du Sud ou des États-Unis, selon les propos de la Dr Camilla Kingdon, présidente du Royal College of Paediatrics and Child Health (RCPCH), rapportés par le « BMJ » : l’augmentation des hospitalisations associées à Omicron chez les moins de 5 ans (avec un taux presque doublé en décembre aux États-Unis) s’est traduite par des soins moins lourds et des durées de séjour plus courtes. « Il est important de noter que les pédiatres ne signalent pas qu'Omicron est une maladie plus grave chez les enfants et les jeunes au Royaume-Uni », insiste un communiqué du RCPCH.
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