Démarrage précoce et rapide de la bronchiolite, l'Île-de-France et le Grand Est déjà en situation épidémique

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Publié le 14/10/2021
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Crédit photo : PHANIE

L'épidémie de bronchiolite démarre précocement et rapidement en France métropolitaine, en particulier dans les régions Grand Est et Île-de-France qui sont déjà en phase épidémique, selon le bulletin épidémiologique hebdomadaire publié par Santé publique France.

Toutes les autres régions françaises (métropole et territoires d'outre-mer) sont désormais en phase pré-épidémique. L'Île-de-France, le Grand Est et les Hauts-de-France ont par ailleurs réactivé leurs cellules de crise pour faire face à cette épidémie. Selon des témoignages de médecins recueillis par nos confrères de France info, les 70 lits des cinq services de réanimation pédiatrique franciliens sont actuellement saturés.

Au cours de la semaine 40 (du 4 au 10 octobre 2021), 1 779 enfants de moins de 2 ans ont été vus aux urgences pour bronchiolites en métropole, dont 36 % ont été hospitalisés 88 % avaient moins de 1 an. Les enfants de moins d’un an représentaient la grande majorité des enfants hospitalisés (90 %).

Selon les données du réseau Oscour, le nombre de passage aux urgences et d'hospitalisation d'enfants de moins de 2 ans a augmenté de 38 % par rapport à la semaine précédente, une augmentation largement imputable à la bronchiolite qui représente désormais 24 % des motifs de consultation (contre 9 % la semaine précédente).

« Le niveau des indicateurs reste modéré » mais « la tendance à l'augmentation (..) nécessite la plus grande vigilance », a expliqué à l'AFP Delphine Viriot, épidémiologiste à l'agence sanitaire Santé publique France. « L'idée, c'est de pouvoir détecter le plus en amont possible la survenue de l'épidémie, pour permettre la mise en place de l'organisation des services hospitaliers, a-t-elle ajouté. Pour cela, on dispose d'un bon référentiel, car en temps normal, l'épidémie de bronchiolite suit le même schéma d'une année sur l'autre : elle démarre fin octobre, atteint un pic fin décembre puis se termine fin mars. »

En 2020, sous l'effet des restrictions imposées par le coronavirus, le pic épidémique a été moins fort (2 500 passages hebdomadaires aux urgences en France lors du pic contre 5 000 lors d'une saison normale), et plus tardif qu'à l’accoutumée.

Évaluer l'effet des gestes barrières

Selon Santé publique France, « la surveillance de la bronchiolite du nourrisson pour la saison hivernale 2021-22 permettra d'une part de suivre l'impact des mesures barrières actuellement en vigueur sur la transmission du virus respiratoire syncytial, [...] mais également d'étudier l'éventuelle contribution du SARS-CoV-2 à l'incidence de cette pathologie. »

La survenue précoce de la bronchiolite est l'une des craintes du Conseil scientifique Covid-19. Dans son dernier avis, le Conseil prônait la prudence quant à la levée du pass sanitaire redoutant un retour en force des autres infections respiratoires saisonnières, et notamment le VRS, en raison d’un déficit d’immunité collective significatif pour les enfants nés après mars 2020.

« Ce qui pose souci, c'est surtout les tout-petits », a souligné auprès de l'AFP la Dr Fabienne Kochert, présidente de l'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa), en recommandant « un respect rigoureux des mesures barrières ». « Il ne faut pas emmener de bébé de moins de 3 mois dans des grandes surfaces, et on doit garder un minimum de distanciation », a-t-elle insisté.


Source : lequotidiendumedecin.fr