La dénutrition de l’enfant est un problème bien réel en France. Elle concerne essentiellement les enfants atteints de maladies chroniques, cancer, mucoviscidose, pathologie digestive… ou encore les nourrissons, dans le cadre, par exemple, de troubles de la relation mère-enfant. Les dernières études sur le sujet font état d’une fréquence moyenne de 10 % dans les services hospitaliers français. « Dans certains centres, notamment ceux qui accueillent des enfants handicapés, elle atteint 20 à 25 %, souligne le Pr Régis Hankard (Poitiers). C’est donc un problème important et qui est souvent mal pris en compte. » Ainsi, en milieu hospitalier, la dénutrition n’est prise en charge que dans un tiers des cas. Or elle a un impact non seulement sur le confort de l’enfant mais aussi sur la durée d’hospitalisation et sur la survenue de complications. « La dénutrition ne relève pas du seul domaine des spécialistes, elle doit concerner tous les médecins », plaide le Pr Hankard.
Depuis plus de 15 ans, des pédiatres spécialisés en nutrition s’efforcent d’alerter sur ce problème et de promouvoir le dépistage de la dénutrition chez l’enfant. « Nous disposons d’un indice simple, connus de tous, l’IMC (Indice de masse corporelle [poids/taille2]) qui permet de dépister la très grande majorité des dénutritions », explique le Pr Hankard. C’est cet indice que le comité de nutrition de la SFP préconise d’utiliser, précisant qu’un IMC inférieur au 3e percentile pour l’âge et le sexe impose une démarche diagnostique complète. Dans ses recommandations, le comité de nutrition de la SFP rappelle également que tous les enfants doivent être pesés et mesurés quel que soit le motif de consultation ou d’hospitalisation, en reportant ces mesures sur les courbes qui figurent dans le carnet de santé ou le dossier médical. Le comité recommande aussi de faire du dépistage des troubles nutritionnels un des paramètres de la qualité des soins en pédiatrie, comme c’est le cas en médecine adulte, et également de promouvoir la codification de la dénutrition dans la tarification à l’activité. « Notre objectif, à travers, ces recommandations est de parvenir à une véritable reconnaissance de cette pathologie qui est aujourd’hui quelque peu oubliée en pédiatrie. »
R. Hankard et coll. Archives de Pédiatrie, 5 sept 2012
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