Enfants mal nourris : risque triplé de troubles du comportement

Publié le 11/01/2013
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Crédit photo : PHANIE

Obésité, diabète, déséquilibre nutritionnel, les méfaits de la « malbouffe » sont régulièrement dénoncés par les professionnels de la petite enfance. Mais outre des conséquences néfastes sur la santé physique, il en va aussi de la santé mentale des enfants.

Des chercheurs INSERM alertent sur un aspect moins identifié d’une mauvaise alimentation, « l’insécurité alimentaire ». Définie comme « un accès restreint, inadéquat ou incertain à des aliments sains et nutritifs », elle serait associée à une probabilité trois fois plus élevée de présenter des symptômes d’hyperactivité ou d’inattention au cours de l’enfance.

Dès les tout premiers repas

Pour arriver à ce constat inquiétant, l’équipe dirigée par Maria Melchior (unité INSERM 1018 « Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations ») s’est appuyée sur une cohorte de naissance représentative au Québec composée de 2120 enfants nés entre 1997 et 1998 et suivis régulièrement jusqu’à l’âge de 8 ans. Les chercheurs ont examiné le lien entre l’insécurité alimentaire lorsque les enfants avaient entre 18 mois et 4 ans et demi et leur comportement entre 4 ans et demi et 8 ans.

Sur l’ensemble des enfants suivis, 5,9 % étaient en situation d’insécurité alimentaire dans la petite enfance. Fait marquant, l’association est indépendante d’autres facteurs puisqu’elle persiste après ajustement sur le niveau de revenus des familles et d’autres caractéristiques telles que famille monoparentale, antécédents parentaux de psycho-pathologie, comportements négatifs des parents envers l’enfant.

Peu de fer, trop de sucre

Par quels mécanismes l’insécurité alimentaire influence-t-elle le comportement des enfants ? Les chercheurs émettent plusieurs hypothèses. « L’incapacité des parents à s’occuper de façon régulière te satisfaisante de l’alimentation de la famille pourrait fragiliser le lien parents-enfant dans la peitte enfance, avec des effets sur le développement à long terme. »

Mais ce n’est pas tout, une moindre consommation de produits frais au profit d’aliments riches en sucres et en graisses pourrait être en cause. « Chez certains enfants les carences nutritionnelles, particulièrement en fer, ainsi que l’excès de sucre pourraient se manifester par un comportement hyperactif et inattentif. » Améliorer l’alimentation des enfants, ce n’est pas seulement veiller à leur santé physique, « la diminution de l’insécurité alimentaire dans les familles pourrait contribuer à réduire la fréquence de difficultés de comportement chez les jeunes enfants ».

D’après un communiqué INSERM. Plos One, décembre 2012.

 Dr I. D.

Source : lequotidiendumedecin.fr