Hémangiomes compliqués : propranolol le plus tôt possible

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Publié le 25/06/2018
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Certains hémangiomes (de 10 à 15 %) peuvent se compliquer et nécessiter une prise en charge.

Une formule pédiatrique du propranolol a fait la preuve de son efficacité, avec un taux de réponse de 96 à 98 % et une régression complète dans 60 % des cas.

Les indications du propranolol comportent les hémangiomes infantiles pouvant entraîner un risque vital (risque d'atteinte laryngée, détresse respiratoire…), un risque fonctionnel (hémangiomes palpébraux, labiaux, narinaires…), une ulcération douloureuse ou un risque de séquelles avec retentissement esthétique majeur, notamment sur le visage.

Le traitement doit être instauré entre les âges de 5 semaines et 5 mois. « Plus le traitement est débuté tôt, moins il y aura de séquelles. La durée du traitement est de six mois. Cependant, une récidive peut survenir au décours de l'arrêt, notamment dans les formes segmentaires et sous-cutanées, dans 10 à 15 % des cas. Le traitement sera alors repris », a expliqué la Dr Audrey Lasek (Lille). Les effets secondaires sont l'irritabilité, la somnolence, les troubles du sommeil… Le traitement doit être initié en milieu médical équipé et qualifié pour prendre en charge un éventuel effet secondaire tel que la bradycardie. Il est débuté à la posologie de 1 mg/kg/j en deux prises la première semaine, puis augmenté jusqu'à de 2 à 3 mg/kg/j en deux prises pendant six mois. Afin de diminuer les cauchemars, il est préférable d'administrer la dose du soir avant 17 heures, ou de la réduire.

Un suivi par examen clinique mensuel avec photographies est réalisé. À chaque visite, les parents doivent être informés des effets secondaires, notamment en cas d'hypoglycémie. Les précautions d'emploi concernent essentiellement la survenue d'une bronchiolite, qui doit faire interrompre le traitement. Les corticoïdes systémiques sont utilisés en cas de contre-indication (antécédents personnels ou familiaux de pathologies cardiaques et d'asthme). Les bêtabloquants par voie topique (timolol, propranolol) ont fait l'objet d'études, mais ne disposent pas d'AMM.


Source : Le Quotidien du médecin: 9676