LE CONSTAT est unanime : près de 20 % des enfants d’âge scolaire en Europe sont en surpoids et un sur deux deviendra un adulte obèse. Le risque d’hypertension artérielle est non négligeable, comme celui de dyslipidémie et de diabète.
L’importance des facteurs socio-économiques et éducatifs dans la genèse de l’excès pondéral chez les enfants est largement acceptée. Ainsi, en France, une enquête concernant la santé des enfants scolarisés en CM2 en 2004-2005, publiée en 2008, a montré que 16 % de ces enfants sont en surpoids modéré et que 3,7 % sont obèses. L’enquête précisait que « les facteurs reflétant le niveau économique des familles sont particulièrement discriminants », le surpoids modéré concernait 18,4 % des enfants d’ouvriers contre 6,8 % des enfants de cadres.
K. Machalica et son équipe ont cherché à savoir si un programme d’activités physiques plus intense pouvait avoir un effet bénéfique sur la santé d’enfants issus de tous milieux socio-économiques, en termes d’aptitude à l’effort, d’indice de masse corporelle et de coordination. Pour cela, 163 élèves issus d’une école dite « favorisée » où la majorité des élèves suivaient ensuite un cursus universitaire et 93 issus d’une autre école « moins favorisée » dans laquelle les élèves avaient un statut socio-économique plus faible et étaient plus nombreux à entrer dans le milieu professionnel en fin de deuxième cycle ont été inclus. Dans chaque école, des classes ont été assignées de façon aléatoire à un programme spécifique comportant cinq cours de d’éducation physique hebdomadaires (un par jour) ou à un groupe témoin dont les cours d’éducation physique étaient limités à deux par semaine. La durée de l’étude a été d’un an.
Un bénéfice potentiel important.
A l’inclusion dans l’essai, les élèves défavorisés avaient un indice de masse corporelle et une masse grasse plus importants que ceux qui étaient issus de milieux plus aisés, et leur coordination était moins bonne, de même que leur aptitude à l’endurance, évaluée par leur consommation maximale d’oxygène (VO2max). Un an plus tard, l’indice de masse corporelle avait diminué de façon significativement plus importante chez les élèves entraînés de manière intensive. Chez les élèves du groupe intervention, la masse maigre avait davantage augmenté chez les élèves défavorisés que chez les élèves favorisés et la coordination avait également davantage été améliorée chez les élèves défavorisés que chez les enfants favoriséés. De même, leur VO2max a davantage augmenté, avec, là encore, une différence statistiquement significative.
Ainsi, les enfants des milieux défavorisés, dont le risque cardio-vasculaire est élevé à terme, peuvent espérer un grand bénéfice d’un programme sportif spécifique.
D’après la communication de K. Machalika (département de médecine interne et de cardiologie, Herzzentrum, université de Leipzig, Allemagne).
(1) Guignon N, et al. La santé des enfants scolarisés en CM2 en 2004-2005. Premiers résultats. Etudes et résultats N° 632, DREES, Ministère de la Santé et des Sports. Paris, 2008.
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