« J’ai commencé à exercer en 1981. Durant ma carrière, j’ai vu plus de 5 000 enfants qui cherchaient à perdre du poids. Comme d’autres, j’ai essayé différents traitements. Cela fait environ 10 ans que j’applique la méthode papillote qui, au vu de mon expérience, est incontestablement celle qui donne les meilleurs résultats. Avec cette méthode, on mise sur le bon sens et la responsabilité des parents », explique le Dr Vincent Boggio, enseignant en physiologie et pédiatre au CHU de Dijon.
Cette méthode repose sur quatre points qui, selon le Dr Boggio, doivent être suivis à la lettre, sans exception.
1) L’enfant ne devra jamais rester seul à la maison : « il n’est pas possible de soigner un enfant qui a un excès de poids s’il continue à avoir un libre accès à la nourriture. Si, lors de la première consultation, les parents me disent que cela leur semble impossible à mettre en œuvre, je leur réponds qu’il vaut mieux s’arrêter là. Sur ce point, je suis intransigeant. Quand ils ont un enfant de 3 ans ou un enfant aveugle, les parents prennent des dispositions pour ne pas le laisser seul. Pour guérir un enfant obèse, on peut se mobiliser de la même manière », explique le Dr Boggio.
2) L’enfant devra marcher 30 minutes par jour : « si un soir, un enfant se couche sans avoir marché 30 minutes, cela veut dire qu’il n’a pas été soigné par ses parents alors qu’ils ont le devoir de le faire », indique le Dr Boggio.
3) L’enfant ne mangera jamais entre les repas : « cela oblige à préciser ce qu’est un repas, c’est-à-dire un moment où l’on est assis à une table avec des couverts et au moins une autre personne. Et cela se produit quatre fois dans la journée pour le petit-déjeuner, le déjeuner, le goûter et le dîner. En dehors de ces repas, si l’enfant veut manger, on lui demandera d’attendre le repas suivant, en lui disant qu’il pourra alors manger ce qu’il souhaite manger à l’instant immédiat. Si à 18 heures, il demande une barre chocolatée, on lui dira qu’il pourra, s’il le souhaite, en manger une lors du dîner, qu’il s’agira alors de son dessert. On ne dit jamais non, on dit : tu attends. On ne proscrit pas d’aliments en particulier, simplement on les remet à leur place ».
4) L’enfant ne sera jamais resservi lors d’un repas : « c’est la manière la plus simple de limiter les quantités. Cela implique de ne pas apporter le plat familial sur la table mais, dans la cuisine, de préparer des assiettes avec des portions adaptées aux besoins de chaque convive. Cela s’appelle : jouer au restaurant. Car dans un restaurant, on vous apporte votre assiette et on ne vous ressert pas ».
Le Dr Boggio affirme que cette méthode, si elle est suivie à la lettre, donne de très bons résultats. « Elle permet de guérir ces enfants qui vont retrouver un poids normal. Globalement, l’excès de poids est réduit de 500 g par mois pour les enfants et de 1 kg par mois pour les adolescents », indique le Dr Boggio, en ajoutant que certains parents n’arrivent pas à suivre la méthode ou ne reviennent pas en consultation. « Je n’ai pas d’outil de validation des résultats de cette méthode. Mais personne n’en a pour une méthode de traitement de l’obésité. La seule chose que je peux dire, c’est que je peux promettre aux parents que s’ils parviennent à appliquer la méthode sans faille, l’excès de poids de leur enfant se réduira progressivement puisque l’enfant mangera moins qu’avant et dépensera plus qu’avant », indique le Dr Boggio.
D’après un entretien avec le Dr Vincent Boggio, enseignant en physiologie et pédiatre au CHU de Dijon.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024