Le méthylphénidate (Ritaline, Ritaline LP, Quasym LP, Medikinet), ce psychostimulant indiqué dans le trouble déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH), reste prescrit hors recommandation, indique l'Agence nationale du médicament (ANSM) dans son dernier état des lieux sur l'utilisation de la molécule en France.
Comme dans le précédent rapport publié en juillet 2013, l'agence sanitaire pointe du doigt la persistance de primo prescriptions en libéral mais aussi d'initiations de traitement chez des adultes TDAH, ce qui est une utilisation hors AMM « qui peut favoriser la survenue d'effets indésirables graves », souligne-t-elle.
Un bilan en demi-teinte
Le méthylphénidate est indiqué dans le TDAH chez l'enfant de 6 ans et plus « dans le cadre d'une prise en charge globale, lorsque les mesures correctives psychologiques, éducatives, sociales et familiales seules s'avèrent insuffisantes », rappelle l'ANSM.
Si les chiffres de vente continuent d'augmenter, l'utilisation en France reste faible en comparaison à d'autres pays européens, rapporte l'ANSM. Conformément à l'épidémiologie et aux indications du méthylphénidate, les utilisateurs sont principalement de sexe masculin et sont âgés de 6 à 17 ans, le traitement étant débuté majoritairement entre 6 et 11 ans.
Néanmoins, l'ANSM déplore « qu'environ 30 % des initiations de traitement sont réalisées par des médecins libéraux, spécialistes et généralistes alors que la primo-prescription doit être réalisée par un spécialiste hospitalier ». La pratique, déjà signalée en 2013, persiste. Les conditions particulières de prescription et de délivrance de ce stupéfiant avaient été rappelées aux professionnels de santé en septembre 2012.
Mieux limiter les effets indésirables
Concernant la persistance d'initiations de traitement chez des adultes TDAH, l'ANSM rappelle que « l'adulte est plus à risque d'effets indésirables cardiovasculaires et cérébrovasculaires en raison de comorbidités et de l'utilisation plus fréquente de traitements associés que chez l'enfant. De ce fait, on observe qu'une part importante des effets indésirables rapportés concerne l'adulte ».
L'ANSM insiste sur le fait que les effets indésirables nécessitant une surveillance particulière sont neuropsychiatriques, cardiovasculaires et cérébrovasculaires, et concernent également chez l'enfant la croissance staturo-pondérale. « Ces effets surviennent en particulier lors d'une utilisation prolongée ce qui explique pourquoi la nécessité de poursuivre le traitement doit être régulièrement réévaluée », conclut-elle. Dans ce cadre, une brochure d'information à destination des patients et de leur entourage, élaborée avec les laboratoires et l'association HyperSupers-TDAH France, vient d'être mise à disposition sur le site de l'ANSM.
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