ON DISTINGUE trois grandes catégories de laits infantiles :
- les préparations pour nourrissons (laits 1er âge) destinées à la période d’alimentation exclusivement lactée c’est-à-dire jusqu’à 4 ou au mieux 6 mois ;
- les laits de suite (laits 2e âge) destinés à la période de transition correspondant à l’introduction progressive d’une alimentation diversifiée (au plus tôt vers 4 mois et au mieux vers 6 mois). Le passage au lait 2e âge est possible lorsqu’au moins 25 % de l’alimentation est non lactée (équivalent d’un repas par jour) ;
- les laits de croissance donnés entre 9 et 12 mois et recommandés par les pédiatres jusqu’à l’âge de 3 ans voire au-delà à raison d’au moins 300 ml par jour (idéalement 500 ml/jour) et qui complètent les apports lactés de l’enfant assurés par les fromages et autres laitages.
« Le but de ces laits est de pallier aux éventuels inconvénients de la diversification alimentaire », explique le Dr Jean-Pierre Chouraqui (CHU Grenoble).
Les laits de croissance contribuent (sauf pour la vitamine D) à une bonne couverture de tous les besoins nutritionnels des enfants quelle que soit leur prise de denrée non lactée.
Enrichi en acides gras essentiels et en fer.
Par rapport au lait de vache, le lait de croissance est enrichi en acides gras essentiels, en fer, en zinc (0,75 mg pour 100 ml de lait de croissance par rapport à 0,38 mg/100 ml de lait de vache) et en vitamine D et appauvri en protéines et en sodium (30 mg/100 ml dans le lait de croissance contre 48 mg/100 ml dans le lait de vache)
Le lait de croissance contient moins de protéines car à l’âge de 1 an, l’alimentation de l’enfant est déjà diversifiée. Elle comporte généralement des laitages à base de lait de vache et est globalement excédentaire en protéines.
Il est enrichi en acides gras essentiels afin de couvrir environ 50 % des besoins de l’enfant en oméga-6 (acide linoléique) et oméga-3 (acide linolénique).
Mais le lait de croissance représente surtout un vecteur pour les minéraux et les vitamines. La plupart des enfants ont une tendance à une déficience en fer
« La déficience en fer est endémique dans notre pays et peut avoir pour conséquence non seulement un ralentissement de croissance et une plus grande susceptibilité aux infections mais également une diminution des capacités cognitives et d’adaptation », souligne le Dr Jean-Pierre Chouraqui. Le lait de croissance en contient près de 20 fois plus que le lait de vache (1,2 mg/100 ml par rapport à 0,07 mg /100 ml dans le lait de vache).
Le prix d’une ou deux cigarettes par jour.
Jusqu’à quand poursuivre le lait de croissance ? « Le plus longtemps possible surtout lorsque la diversification n’est pas bien contrôlée et équilibrée. Différentes enquêtes ont montré que la grande majorité des enfants après l’âge de 18 mois mangeaient déjà comme leurs parents… La réglementation des aliments infantiles concerne l’enfant de 1 à 3 ans, ce qui ne signifie pas que l’on puisse les utiliser au-delà… »
L’inconvénient souvent mis en avant par les familles en défaveur des laits de croissance est leur prix plus élevé que le lait de vache. « En fait, c’est une idée fausse qui circule… Un biberon de 250-300 ml de lait de croissance n’entraîne un coût supplémentaire que de 30 à 50 centimes/jour soit l’équivalent de 1 à 2 cigarettes, c’est donc très peu », déclare le Dr Jean-Pierre Chouraqui.
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