Y a-t-il perforation ?
La question est de savoir si le tympan a été perforé et, en cas de perforation du tympan, s’il y a une lésion des osselets, voire un enfoncement de la platine de l’étrier avec lésion de l’oreille interne. En fait vous venez de voir que Benoît (qui a commencé à marcher le jour de son premier anniversaire) marche correctement or, en cas d’ enfoncement de la platine, il aurait un vertige et ne pourrait plus marcher ainsi avant quelques jours. Par ailleurs, le conduit auditif externe n’est pas rectiligne, mais tortueux et son diamètre est tel chez le nourrisson qu’il est peu probable que l’extrémité du porte-coton ait pu atteindre le tympan. Cependant il faut s’en assurer et faire une otoscopie.
Technique de l’otoscopie
Pour cette otoscopie, il faut exiger que l’enfant soit bien maintenu afin que sa tête ne bouge pas le temps de l’examen. Deux solutions chez un nourrisson de 15 mois : en décubitus dorsal sur une table d’examen, l’un des parents lui tenant les bras plaqués contre la table au-dessus des coudes, ou bien assis sur les genoux de l’adulte qui plaque l’enfant contre son torse comme pour un gros câlin, en coinçant les jambes entre ses cuisses pour l’empêcher de donner un coup de pied à l’examinateur ou de glisser vers le bas. On commence par regarder le côté sain, ce qui peut diminuer l’angoisse de l’enfant, et permet de se rendre compte du diamètre et de la longueur du conduit auditif externe (en général les deux côtés sont similaires). Puis on tourne la tête de l’autre coté pour regarder l’oreille qui a saigné.
Plaie du conduit auditif
Le plus souvent, un peu de sang séché est visible sur la paroi postérieure du conduit auditif externe, parfois une petite plaie, mais le tympan est visible en totalité ce qui permet de vérifier qu’il n’y a aucune perforation. S’il y a un petit caillot ou un décollement sur quelques millimètres de la peau du conduit, rétrécissant celui-ci et empêchant de voir la totalité du tympan, l’idéal, pour s’assurer de l’absence de perforation, est d’utiliser un otoscope pneumatique. Il s’agit d’un otoscope à manche dont la tête peut être fermée avec une loupe, ce qui clôt le conduit auditif externe dans lequel on peut insuffler doucement de l’air à l’aide d’une poire ajustée sur la paroi latérale de l’otoscope. Lorsque l’on insuffle de l’air, le tympan, s’il est intact, s’enfonce un peu et revient à sa place lorsque l’on relâche la pression sur la poire. En revanche si le tympan est perforé, il ne bouge pas lors de cette manœuvre.
En cas de plaie
Traitement d’une plaie du conduit auditif externe.
Avant tout, l’abstention. Surtout ne rien faire : pas de lavage d’oreille, pas de gouttes auriculaires, pas de traitement antibiotique par voie générale.
Et même souvent pas d’antalgique dans la mesure où la douleur survient au moment où la plaie s’est produite, mais ne dure pas. Par contre, le souvenir de la douleur peut rendre très difficile les otoscopies ultérieures qui demanderont beaucoup de doigté…
Comment éviter les bouchons de cérumen ?
Le conduit auditif externe est normalement autonettoyant : les cellules épithéliales desquamant de la membrane tympanique s’éliminent du centre vers la périphérie et rejoignent les cellules desquamant de la peau du conduit auditif externe qui glissent progressivement vers l’extérieur. Arrivées à mi-parcours ces cellules sont soulevées par les poils présents dans la partie externe du conduit auditif externe, se mêlent à la production des glandes sébacées et cérumineuses et, grâce aux mouvements de la mâchoire qui déforment la partie cartilagineuse du conduit, s’éliminent vers l’extérieur. En théorie, il n’y a qu’à enlever l’excès de cérumen présent au méat avec un gant de toilette ou un porte-coton.
En pratique, il est parfois nécessaire de faire quelque chose pour éviter l’accumulation et la stagnation d’amas de cérumen, en particulier si le cérumen est trop sec. On peut alors conseiller des produits d’hygiène à base d’eau de mer, plus salés que le sérum physiologique, selon un rythme d’application à adapter au cas par cas, en commençant par une fois par semaine.
Signalons que les produits huileux, qu’ils soient traditionnels, comme l’huile d’olive, le beurre clarifié, ou plus récents, comme les gouttes auriculaires huileuses, ne permettent en aucun cas de déliter un amas de cérumen ; ils permettent simplement de faciliter son extraction par lavage.
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