Publicités alimentaires

L’UFC-Que Choisir veut une loi

Publié le 09/12/2010
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EN FÉVRIER 2009, les industriels de l’agro-alimentaire s’engageaient, par une charte signée à l’appel des ministres de la Santé et de la Culture, Roselyne Bachelot et Christine Albanel, à moraliser leurs pratiques publicitaires à destination des enfants. Les promesses n’ont pas été tenues, estime l’UFC-Que Choisir.

Depuis2006, date d’une première enquête, « le harcèlement nutritionnel » s’est aggravé, selon l’organisation de consommateurs : 4 publicités alimentaires destinées aux enfants sur 5 portent en effet sur des produits trop gras ou sucrés ; et 93 % de ces publicités figurent aussi dans les écrans « tous publics », regardés par un nombre d’enfants encore plus importants que ceux des programmes qui leur sont spécialement destinés (75 % d’audience supplémentaire selon des chiffres Médiamétrie-Médiapart portant sur les 4-10 ans).

Un sondage sur les habitudes alimentaires réalisé en octobre auprès de 680 parents et enfants, révèle l’efficacité de ces publicités : la proportion de produits gras et sucrés consommés pour le petit-déjeuner progresse de 17 % par rapport à 2006 et représente désormais 55 % des produits relevés, celles consommées pour le goûter augmentent de 25 % pour atteindre 64 %. Et les 26 % d’enfants qui ont l’alimentation la plus déséquilibrée sont aussi ceux qui regardent le plus les publicités.

En outre, les associations de l’UFC-Que Choisir qui ont participé cet automne à une action pédagogique menée auprès de 2 000 élèves de 6 à 12 ans ont constaté que 76 % des aliments apportés à l’école par les enfants sont également trop riches en sucres ou en matières grasses.

Face à ce constat « de l’échec de l’autorégulation » et alors que la nouvelle loi de santé publique se fait attendre, l’UFC demande à Xavier Bertrand un projet de loi encadrant ces publicités télévisées, la validation par le programme national Nutrition Santé (PNNS) de programmes télévisés informatifs sur le sujet et la gratuité de diffusion pour les communications sur l’équilibre nutritionnel venant de l’Institut national pour la prévention et l’éducation sanitaire. La régulation de la publicité, c’est aussi ce que demandent 31 sociétés savantes dans leurs propositions pour le PNNS 2011-2015 (« le Quotidien » du 15 novembre).

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8873