Lorenzo, neuf ans, vient deux fois par semaine à la maison Halppy Care. Souffrant de phobie scolaire, il ne pouvait plus se rendre à l’école sans ressentir une forte angoisse. Dans cette maison, il est pris en charge par une psychologue et suit des cours de français avec des experts en éducation. Grâce à cet accompagnement personnalisé, il a pu retourner à l’école plus sereinement.
La maison Halppy care existe depuis un an à Tassin-la-Demi-Lune, près de Lyon. Cette structure unique en France rassemble dans un cadre chaleureux des psychologues, médecins, pédopsychiatres, orthophonistes, psychomotriciens, experts en éducation, arts-thérapeutes, etc. La maison a été financée par l’Association lyonnaise de prévoyance (ALP) à hauteur de quatre millions d’euros. Dans un espace de 650 m², elle propose trois espaces thérapeutiques d’une douzaine de bureaux, une cuisine pédagogique, de nombreux espaces d’attente et de repos et un extérieur aménagé.
Réactivité et qualité de l’accueil
La maison Halppy care accueille des enfants et des adultes qui éprouvent une souffrance morale affectant leur comportement et leur quotidien. Les motifs de consultation sont variés : 21 % concernent des troubles dys (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, etc.), 20 % des patients consultent pour du stress et de l’anxiété, 18 % sont des personnes à haut potentiel, 11 % viennent pour des troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, 9 % pour des problèmes scolaires, 7 % pour phobie scolaire, 7 % pour des troubles du spectre de l’autisme, 2 % pour des troubles alimentaires, 2 % pour des problèmes d’oralité, 2 % pour d’autres troubles de l’humeur et 1 % pour d’autres phobies. Le prix d’une consultation est à partir de 65 euros et le premier entretien d’une heure à partir de 75 euros. Ensuite, un devis est établi en fonction de la proposition de parcours. Si la famille éprouve des difficultés financières, une assistante sociale est à sa disposition pour trouver des solutions.
Pour le Dr Olivier Revol pédopsychiatre, chef du service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent à l’Hôpital Femme-mère-enfant de Lyon (HFME) et membre du comité scientifique d’Halppy care, « ce lieu a l’avantage de regrouper de nombreux professionnels de santé. Alors qu’à l’hôpital les soignants sont débordés et qu’il en résulte une errance médicale incroyable pour les patients, la maison Halppy care permet une réactivité et une qualité de l’accueil qui sont importantes. Les parents attendent souvent de l’efficacité et de la rapidité et ils la trouvent dans cette structure », estime-t-il. Soulignant qu’il est « plus gratifiant de construire un enfant solide que de réparer un adulte brisé », le Dr Revol met en avant l’importance d’Halppy care pour « repérer et accompagner » les individus en souffrance.
Évaluer le bien-être
« Cette maison est ouverte à tous, des très jeunes enfants jusqu’à des adultes, complète Julie Beyssac, directrice de la maison Halppy care. Souvent les parents consultent d’abord pour leurs enfants, puis viennent pour eux-mêmes. Auparavant, les parents étaient souvent mis à l’écart quand l’enfant était pris en charge. Mais il est fondamental d’accompagner les deux », insiste-t-elle.
Lorsque l’enfant ou l’adulte est reçu, souvent envoyé par l’école ou le médecin, un référent lui est attribué en fonction de la problématique posée. « Nous nous penchons sur les difficultés rencontrées pendant une heure à une heure et quart puis nous organisons une réunion de coordination avec toute l’équipe, détaille Julie Beyssac. Nous imaginons le parcours le plus adapté, par exemple un suivi individuel en orthophonie ou en psychologie, ou des ateliers de groupes co-construits. Pour les enfants dys, nous proposons un atelier lecture avec une orthophoniste et un orthoptiste sous forme de karaoké pour enjouer le soin ».
L’équipe inclut systématiquement de la guidance parentale afin que les outils utilisés à la maison Halppy care puissent être importés au domicile. Elle se met également en relation avec les professeurs pour établir des stratégies à l’école. « Ici, quand un patient vient nous voir, nous évaluons régulièrement son bien-être social, familial et à l’école. Nous voulons rendre les personnes mieux dans leur peau et mieux dans leur vie », conclut Julie Beyssac.
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