Les symptômes de harcèlement ne sont pas spécifiques, ce sont ceux qui expriment la souffrance psychique. Dans le domaine scolaire, les signes suivants doivent alerter :
● Chute des résultats scolaires, devoirs non faits : l’anxiété est un poison pour les apprentissages ;
● Matériel prétendument oublié, qui a en fait été cassé lors de jets de cartable par le ou les agresseurs ;
● Retards fréquents voire un absentéisme précédé ou accompagné par des somatisations anxieuses (maux de ventre, de tête, etc.). Une enquête en Aquitaine (Blaya, 2010) a montré que de 20 à 25 % des élèves absentéistes sont victimes de harcèlement ;
● Un refus d’aller en cours d’EPS, à la cantine ou encore aux toilettes, à l’origine parfois de problèmes urinaires : ces lieux constituant un lieu propice au harcèlement.
Au domicile, tout changement de comportement ou d’humeur doit être interrogé, sans être mis trop rapidement sur le compte de la crise d’adolescence. Une humeur irritable, un changement de copains, un refus de certaines activités (qui obligeraient la victime à voir le ou les harceleurs), un engouement excessif pour les jeux vidéo (afin de se défouler, de tenter d’oublier) et bien entendu tous les troubles du sommeil ou de l’alimentation, évoquant un état anxiodépressif, sont à considérer comme des signaux d’alerte.
Répéter, légitimer, se montrer disponible
La seule conduite à tenir est de poser à l’enfant la question du harcèlement. Cela doit s’assortir de trois attitudes :
● Ne pas hésiter à lui reposer la question, car l’enfant ou l’adolescent craint de passer pour « une balance » et a peur que l’intervention des parents (surtout dans un contexte très émotionnel pour eux) n’aggrave la situation ;
● Pour rassurer l’enfant, qui a honte de ce qui lui arrive, lui préciser que cette question est légitime dans la mesure où de nombreux enfants en sont victimes ;
● Lui préciser également qu’aucune décision le concernant ne sera prise sans qu’on en ait discuté avec lui (ce qui ne veut pas dire accepter toutes ses conditions !).
Les parents, des alliés parfois encombrants
Ensuite, la première des choses à faire est de calmer les parents et de les inciter à aller rencontrer le chef d’établissement. Si cette démarche n’aboutit pas, il faut contacter le référent académique harcèlement. C’est seulement en cas d’échec qu’on va porter plainte, en recueillant le maximum d’informations et de précisions pour éviter le classement sans suite. Les captures d’écrans sont essentielles lors de harcèlement sur le Net.
Un enfant peut également appeler le 3020 et obtenir des conseils. Il faut l’encourager à ne surtout pas rester seul durant la récréation et les intercours. Trop souvent, le mal-être fait qu’il s’exclut lui-même des relations avec les autres, or, la meilleure protection, ce sont les autres.
Il faut éviter de donner des conseils plaqués, qui ne servent qu’à l’adulte. En tant que médecin, on doit rassurer l’enfant en lui expliquant qu’il n’est pas à l’origine de cette situation et que les adultes ne peuvent pas tout voir, et lui dire néanmoins que, maintenant que la situation est révélée, on va prendre des décisions. Il faut lui proposer un lieu de parole, mais surtout l’encourager à ne pas se tourner trop hâtivement vers des décisions radicales (ne plus être scolarisé ou changer d’établissement). Le pédiatre peut revoir l’enfant sur quelques séances en attendant que se mette en place ce lieu, pour parler des démarches entreprises et de comment il se sent.
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