Prédire dès la maternité, sans examen invasif, quels sont les bébés qui présentent un risque élevé d’obésité ? C’est désormais possible grâce au calculateur mis au point par l’équipe internationale coordonnée par le Pr Philippe Froguel*. En analysant des données recueillies à la naissance chez des enfants finlandais, italiens et américains suivis dans des cohortes, les chercheurs ont créé une équation très simple permettant d’évaluer le risque d’obésité ultérieure des nouveau-nés. Ces travaux sont publiés dans la revue « PLoS One » du 28 novembre 2012.
L’équipe du Pr Philippe Froguel s’est tout d’abord intéressée à une cohorte de 4 000 enfants finlandais nés en 1986 et suivis depuis la naissance jusqu’à l’adolescence. En analysant systématiquement toutes les informations recueillies à la naissance, les chercheurs disposaient d’informations suffisantes pour prédire le risque que ces enfants deviennent obèses pendant l’enfance (à 7 ans) ou l’adolescence (à 16 ans).
Ces données sont très simples à obtenir : indice de masse corporelle (IMC) des deux parents avant la grossesse, prise de poids de la maman pendant la grossesse, poids du bébé à la naissance, profession de la maman, tabagisme pendant la grossesse et nombre d’enfants dans la famille. Après analyse statistique, les chercheurs ont créé une équation très simple qui fournit une valeur de risque d’obésité ultérieure des nouveau-nés (http://files-good.ibl.fr/childhood-obesity).
Chacune des données de l’équation est un facteur de risque déjà reconnu d’obésité infantile, mais c’est la première fois qu’elles sont associées de manière à prédire dès la naissance la survenue d’un surpoids.
L’équation permet de repérer les 25 % de familles d’enfants finlandais présentant le risque le plus élevé d’obésité, et qui à elles seules constituent 80 % des enfants finlandais obèses de la cohorte. L’utilisation de l’équation aurait donc pu permettre de les identifier dès la naissance.
Les chercheurs lillois ont ensuite validé leur équation dans différentes populations infantiles : une cohorte italienne de 1 500 enfants nés dans les années 1980, et une plus récente de 1 000 enfants américains. Ils ont montré que pour améliorer l’efficacité de l’équation, il fallait l’adapter à chaque pays et incorporer des caractéristiques supplémentaires reconnues comme jouant un rôle dans l’obésité infantile et propres à chaque population (par exemple, l’ethnicité aux États-Unis).
L’équation permettrait de concentrer les efforts des professionnels de santé sur les enfants présentant les risques les plus élevés et de cibler des familles peu touchées par les campagnes d’information dans les milieux favorisés.
D’après un communiqué du CNRS.
* Laboratoire Génomique et maladies métaboliques - CNRS/Université Lille 2/Institut Pasteur de Lille.
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