Syndrome d’hyperventilation

Un diagnostic délicat

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Publié le 09/12/2019
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Connu depuis longtemps, le syndrome d’hyperventilation pulmonaire (SHV) est insuffisamment évoqué et diagnostiqué chez l’enfant. L’hyperventilation est une réponse normale au stress mais aussi à certaines conditions physiologiques (altitude, forte chaleur…). Elle est présente dans certains états pathologiques (douleur aiguë, fièvre élevée…) et dans des maladies du système nerveux central ou pulmonaires. Le SHV est lié à une respiration thoracique facilitant l’hyperventilation et l’apparition de symptômes divers entraînant une anxiété, qui elle-même aggrave l’hyperventilation. Il en résulte un véritable cercle vicieux. Les patients ont souvent des symptômes respiratoires (dyspnée, toux…) pouvant faire croire à un asthme – un diagnostic différentiel nécessaire à évoquer, sachant que le SHV peut aussi être une comorbidité de l’asthme.

L’hypocapnie résultant de l’hyperventilation entraîne une vasoconstriction généralisée expliquant de multiples symptômes extra-respiratoires : douleur thoracique, céphalées, palpitations, paresthésies, vertige, flou visuel…

Le diagnostic est donc difficile et souvent retardé, conduisant à une surconsommation médicale et l’évolution possible vers une anxiété chronique, voire des troubles psychiatriques. Il peut être facilité par l’utilisation de questionnaires (Nijmeggen, Shape). En cas de suspicion de SHV, un test d’hyperventilation volontaire doit être réalisé dans un centre hospitalier spécialisé.

La prise en charge repose essentiellement sur une rééducation respiratoire assurée par un kinésithérapeute expérimenté, éventuellement, la relaxation et la sophrologie : surtout pas de traitement médicamenteux.

Entretien avec le Dr Rola Abou Taam, Hôpital Necker-Enfants Malades, AP-HP, Paris

Dr Christine Fallet

Source : lequotidiendumedecin.fr