Les palpitations surviennent le plus souvent par épisodes très courts. L’enregistrement d’un électrocardiogramme pendant la crise, afin d’identifier une éventuelle anomalie rythmique, n’est donc en règle générale pas possible.
Les causes cardiaques les plus fréquentes, tachycardie sinusale, tachycardie supraventriculaire de type jonctionnel et extrasystoles (auriculaires plus que ventriculaires) sont toutefois bénignes.
Première étape, 3 questions
La première étape de l’enquête étiologique consiste à poser trois questions essentielles : l’enfant a-t-il des antécédents familiaux ou personnels de pathologie cardiaque ? Les palpitations surviennent-elles pendant ou juste après un effort ? Les palpitations sont-elles précédées par une douleur thoracique, ou associées à un malaise ou une syncope ? Un avis cardiologique urgent s’impose en cas de réponse positive à l’une de ces questions. Un antécédent familial de mort subite inexpliquée chez un ou plusieurs sujets jeunes est un signe d'alerte majeur. Les palpitations peuvent en effet être la première manifestation d’un trouble du rythme ventriculaire grave à risque vital.
De même, une récurrence des palpitations élevée (plusieurs épisodes par mois ou par semaine) peut finir par inquiéter l’enfant et ses parents. Même si les symptômes n’évoquent pas en priorité un trouble du rythme paroxystique, un avis cardiologique peut être demandé.
Le bilan cardiologique comportera alors au minimum l’enregistrement d’un ECG, une échocardiographie et un Holter de 24 heures. Si besoin, un test d’effort, une IRM cardiaque, un enregistreur implantable et des explorations électrophysiologiques. Il sera pratiqué à la recherche des principales anomalies responsables de troubles du rythme ventriculaire grave (canalopathie, myocardiopathie dilatée ou hypertrophique, cardiopathie congénitale opérée avec « cicatrice ventriculaire », comme la Tétralogie de Fallot, forme « malignes » du syndrome de Wolf Parkinson White).
Palpitations au repos et isolées
Lorsque les palpitations surviennent au repos et ne s’accompagnent pas d’autre symptôme cardiaque ni de pathologie cardiaque connue, la consultation cherche à préciser leurs circonstances de survenue, leur description minutieuse et leur fréquence. Chez les adolescents, les palpitations au cours d’un accès d’hyperventilation (crise d’angoisse ou de panique) ou lors du passage en orthostatisme (syndrome de tachycardie orthostatique) évoquent en priorité une tachycardie sinusale. Le mode de début et de fin (brusque ou progressif) des palpitations peut orienter vers un trouble du rythme paroxystique ou vers une simple tachycardie sinusale. La durée et la périodicité des palpitations sont à préciser. Cependant l’interrogatoire a ses limites. L’examen clinique recherche une arythmie, un souffle organique ou une anomalie des bruits du cœur, une anémie et une hyperthyroïdie, et chez les adolescents, l’usage de produits illicites. Il est souhaitable de réaliser un ECG chez tout enfant se plaignant de palpitations. S’il est anormal, une consultation de cardiologie s’impose. Lorsqu'il persiste un doute sur la réalité d'accès de tachycardie, il est possible de demander aux enfants ou aux parents de compter la fréquence du pouls, en s'aidant éventuellement des applications désormais disponibles sur smartphone pour compter les battements au niveau du pouls digital.
La probabilité d’un trouble du rythme est élevée si les palpitations démarrent brusquement en dehors de tout contexte anxiogène, ou pendant le sommeil, avec une sensation de battements très rapides, « incomptables » au pouls, et s’accompagnent d’une franche pâleur ou d’une sensation de douleur thoracique (ce qui s’observe volontiers en cas de tachycardie jonctionnelle paroxystique rapide), et en cas d’ECG anormal.
Les palpitations accompagnent souvent les manifestations aiguës d’anxiété comme le syndrome d’hyperventilation, le trouble panique et la spasmophilie. La tachycardie sinusale rapide de ces troubles est ressentie comme un facteur de stress supplémentaire. Le rôle du médecin est de rassurer en expliquant que le rythme est rapide mais normal, et qu’il n’y a pas de danger vital.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024