En l’absence de malformation cardiaque associée, les mécanismes des arythmies de l’enfant, sont les mêmes que chez l’adulte.
Leur épidémiologie, leur mode de diagnostic et leur évolution spontanée sont toutefois particulières. Le diagnostic de la tachycardie est souvent retardé chez ces enfants qui ne sont pas en âge d'exprimer leurs symptômes. Les signes vont des troubles alimentaires au choc cardiogénique. Leur prise en charge ne peut s’envisager sans un diagnostic précis, l’électrocardiogramme étant le principal outil diagnostique (1-3).
La grande majorité des troubles du rythme à l’âge pédiatrique est représentée par des tachycardies supraventriculaires (TSV). Ce sont le plus souvent des tachycardies régulières à QRS fins, dont la cadence ventriculaire atteint, voire dépasse 230 battements par minute.
TSV : fort potentiel de résolution spontanée
Les TSV diagnostiquées dans les deux premières années de vie ont un fort potentiel de résolution spontanée. Les rythmes réciproques orthodromiques sont la plus fréquente des TSV des premières années de vie. L’évolution de ces formes précoces est favorable. Les crises cessent en effet après l’âge de 12 à 18 mois. La prise en charge de ces formes précoces repose principalement sur le traitement médical préventif des récidives. Il a également pour objectif d’écarter le risque de cardiomyopathie rythmique. Ce traitement est maintenu jusqu’à la rémission spontanée des accès de tachycardies. Cependant, la prise en charge doit s’envisager au cas par cas. On peut, en effet, être amené à proposer une ablation chez des très petits enfants, voire des nouveau-nés, dont l’arythmie engage le pronostic vital, en l’absence d’alternative thérapeutique.
Dans certains cas comme le syndrome de Wolff-Parkinson-White, même asymptomatique, l’exploration avant l’entrée au collège, est indispensable en raison du risque de syncope et de mort subite.
Tachycardies à QRS larges
Les tachycardies à QRS larges sont d’origine ventriculaire jusqu’à preuve du contraire. Elles engagent le pronostic vital en cas d’anomalie structurelle cardiaque, en cas d’anomalie du métabolisme ou en cas de maladie électrique primitive (« canalopathie »). Les troubles du rythme héréditaires ou canalopathies sont rares mais potentiellement létaux. Leur prise en charge doit être réalisée dans un centre spécialisé.
Troubles de la conduction
Enfin, les troubles de la conduction chez l’enfant sont observés dans deux contextes distincts. Dans la période périnatale, il s’agit presque exclusivement d’un bloc auriculo-ventriculaire complet d’emblée d’origine immunologique. Les diagnostics de trouble conductif fait au-delà de cette période sont plus volontiers évolutifs, se présentant initialement comme des troubles conductifs partiels. La stimulation cardiaque permanente est indiquée en cas de bradycardie symptomatique ou de fréquence cardiaque inférieure à 50 battements par minute.
(1) Maltret A. Trouble du rythme et de la conduction chez l’enfant. EMC — Pédiatrie - cardiologie 2015 [Article 4-107-A-70].
(2) Maltret A. Troubles du rythme rapides néonatals. Arch Pediatr 2011; 18(5): H140H1
(3) Maltret A, Lacotte J. Supraventricular tachycardia in children: Natural history andmanagement. Arch Cardiovasc Dis (Suppl) 2012.
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