La fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est une pathologie pulmonaire, chronique invalidante, dont la cause est inconnue. Elle est caractérisée par une dyspnée et un syndrome restrictif d’aggravation progressive.
Elle survient avec un âge médian au diagnostic de 65–70?ans, plus souvent chez l’homme, et dans deux tiers des cas chez des patients fumeurs ou anciens fumeurs L’évolution de la maladie est assez variable d’un patient à l’autre,
La médiane de survie ne dépasse pas trois ans. La FPI touche entre 14 et 43/100 000 personnes.
Bien que la FPI soit rare, son incidence, sa prévalence et sa mortalité spécifique sont en augmentation, multipliant les difficultés auxquelles font face les patients et les médecins. La maladie est souvent difficile à diagnostiquer (retard de diagnostic d’environ 2 ans ou plus). Elle nécessite d’effectuer plusieurs examens tels que la tomodensitométrie (TDM) à haute résolution. Il faut y penser en présence de l’association essoufflement et râles crépitants caractéristiques à l’auscultation (évoquant le détachement d’une bande Velcro).
Quant aux options thérapeutiques, elles sont jusqu’à présent limitées. Le traitement par trithérapie prednisone-azathioprine-NAC n’est plus recommandé ainsi que la monothérapie par N-acétylcystéine (étude PANTHER). Les seuls traitements actuellement validés sont la pirfénidone pour les formes légères à modérées et la transplantation pulmonaire pour les formes sévères.
Le nintedanib est un inhibiteur des tyrosines-kinases ciblant les domaines intracellulaires des récepteurs aux facteurs de croissance PDGFR, FGFR et VEGFR qui sont dérégulés chez les patients atteints de FPI.
L’efficacité et la sécurité d’emploi du nintedanib (150 mg deux fois par jour) a été montrée dans deux études de phase III, multicentriques randomisées contre placebo, INPULSIS 1 et 2. Plus récemment, une analyse des données poolées des études INPULSIS dans deux sous-groupes pré-spécifiés de patients : ceux ayant à l’inclusion, une capacité vitale forcée (CVF)› 70 % de la valeur théorique et ceux ayant une CVF ≤ 70 % a montré un effet positif du nintedanib sur le ralentissement de la progression de la maladie, similaire dans les deux sous-groupes (1). Les événements indésirables les plus fréquents ont été de nature gastro-intestinale, d’intensité légère ou modérée, généralement gérables et ne conduisant que rarement à l’arrêt du traitement. La FDA vient d’autoriser la mise sur le marché d’OFEV (nintedanib) aux États-Unis. En Europe, il est actuellement en cours d’examen par l’EMA.
Efficacité confirmée de la pirfénidone
La pirfénidone (ESBRIET), un inhibiteur de la synthèse du TGF bêta et du TNF alpha, est actuellement recommandée chez les patients présentant un diagnostic confirmé de FPI légère à modérée (définie par une CVF ≥ 50 % de la valeur théorique et une DLco ≥ 35%). Les dernières données de l’étude ASCEND montrent que comparativement au placebo, la pirfénidone diminue la progression de la maladie, réduit le déclin de la CVF, améliore la tolérance à l’exercice et la survie sans progression. De plus, l’analyse poolée de plusieurs études suggère un bénéfice de la pirfénidone sur la mortalité. Les principaux effets indésirables sont cutanés et digestifs habituellement modérés. Les recommandations thérapeutiques sur la FPI doivent faire l’objet d’une mise à jour prochaine.
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