À l’occasion de la 45e Conférence mondiale sur la santé respiratoire qui se tient à Barcelone jusqu’au 1er novembre, l’Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires (Union) et la Fondation mondiale du diabète ont présenté leur rapport « Appel à l’action face à la co-épidémie émergente de tuberculose et de diabète », qui apporte la preuve épidémiologique que cette co-épidémie est en évolution et appelle à une action internationale. L’OMS estime à 1,5 le nombre de personnes décédées de la tuberculose en 2013 et prévoit que le nombre de diabétiques estimé à 382 millions en 2013 passera à 592 millions en 2035. Le rapport stipule que si des mesures ne sont pas prises on assistera à une augmentation de la tuberculose causée par le diabète ce qui « pourrait anéantir les progrès réalisés ces dernières décennies dans la lutte contre ces maladies », indique l’Union dans son communiqué.
Les pays émergents, les prochains touchés
« Dans les pays où la co-épidémie TB-diabète a été étudiée – de l’Inde à la Chine, en passant par l’Afrique de l’Est et les États-Unis – on constate chez les patients atteints de tuberculose une prévalence du diabète beaucoup plus élevée que dans l’ensemble de la population. Si nous n’agissons pas maintenant pour enrayer cette situation, des millions de personnes seront touchées par la co-épidémie de TB-diabète et les systèmes de santé publique verront leurs précieuses ressources affaiblies. Il nous faut empêcher cette situation », explique le Dr Anil Kapur, membre du conseil d’administration de la Fondation mondiale du diabète. L’OMS prévoit que six pays seront fortement touchés d’ici à 2035, parmi eux la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Indonésie et le Pakistan.
Le même scénario que VIH/tuberculose
« L’actuelle co-épidémie de TB-diabète rappelle un scénario que nous avons déjà connu par le passé : la co-épidemie de TB-VIH/sida, a indiqué le Dr Anthony Harries, conseiller principal auprès de l’Union. Depuis des années, les données médicales soulignaient l’interaction entre les deux maladies, notamment le fait que le VIH détruit le système immunitaire. Et l’on a alors assisté à un quadruplement de la prévalence de la tuberculose dans de nombreux pays d’Afrique. Bien que nous disposions depuis longtemps d’un cadre politique pour faire face à cette situation, il nous a fallu des années pour apporter une réponse solide. C’est ainsi que des millions de personnes ont été touchées par la co-épidémie de TB-VIH avant que le dépistage de la tuberculose chez les personnes atteintes du VIH, et inversement, ne devienne la norme. Nous souhaitons tirer la sonnette d’alarme pour ne pas voir ce scénario se répéter avec la TB-diabète », a-t-il expliqué. Le rapport à l’intention des décideurs politiques prône la mise en place d’un cadre politique international favorisant l’action internationale et un nouveau programme de recherche. Les professionnels de santé recommandent de mettre en place un dépistage bidirectionnel afin de dépister le diabète chez les patients atteints de tuberculose et de dépister la tuberculose chez les diabétiques afin de proposer un traitement approprié.
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