L’Association de défense et de protection du littoral du golfe de Fos (ADPLGF) a fait paraître lundi soir un rapport montrant que la dioxine, le PCB et le plomb, entre autres, étaient présents à haute dose dans certains aliments produits dans la région de Fos-sur-mer.
L’association a réalisé ce rapport pour « identifier les impacts de la pollution industrielle sur la santé publique des habitants », à partir d’une « campagne d’analyses sur les produits agroalimentaires de la zone Ouest-Etang de Berre ». La zone industrialo-portuaire (ZIP) de Fos est l’une des plus vastes d’Europe et comporte de nombreuses industries (raffinerie, sidérurgie, chimie, incinérateurs d’ordures, cimenterie, centrales thermiques). « L’ensemble de ces activités engendre d’importantes émissions de gaz, de composés organiques volatils (COV) et de particules dans l’atmosphère », indique le rapport de l’ADPLGF.
L’Association a donc réalisé une campagne de prélèvements de plus de 50 composés chimiques, effectués sur 7 produits AOC, et a choisi pour les analyses deux laboratoires spécialisés dans les analyses alimentaires. Les résultats locaux ont été comparés aux résultats nationaux obtenus par les analyses effectuées par la Direction générale de l’alimentation (DGAL).
Des valeurs parfois supérieures aux seuils réglementaires
Concernant les dioxines, furanes et PCB-DL, 2 échantillons sur 8 de viande bovine, et 2 sur 4 d’œufs, dépassent le seuil réglementaire (soit 25 % des échantillons, contre 0,3 % au niveau national pour la viande bovine et 50 % versus 2 % pour les œufs). Les moules locales contiennent largement plus de ces polluants que la moyenne au niveau national. La teneur dans les fromages de chèvre locaux est légèrement supérieure aux moyennes nationales. Concernant les poissons, les ovins et les huiles, la teneur est égale ou inférieure, localement, à la moyenne nationale.
Concernant les PCB, bovins, œufs, poissons et moules en contiennent des valeurs largement supérieures aux moyennes nationales, mais inférieures aux seuils réglementaires. Les ovins, fromages et huiles en contiennent des valeurs égales ou inférieures à la moyenne nationale.
Pour ce qui concerne les métaux lourds, les concentrations en plomb dans le poisson dépassent largement la moyenne nationale pour atteindre les valeurs maximales mesurées au niveau national. En revanche, les concentrations dans les moules sont de l’ordre de la moyenne nationale. Les taux de cadmium dans le poisson sont supérieurs à la moyenne nationale, mais ce n’est pas le cas dans les moules. Et pour le mercure, les taux sont inférieurs dans le poisson et les moules à la moyenne nationale.
L’association note en conclusion que « cette étude montre une présence généralisée des dioxines au sein des produits d’origine locale. Les échantillons de bovins, de fromages de chèvre, d’œufs, de foin de Crau et de moules contiennent des dioxines à des teneurs supérieures ou égales aux moyennes nationales », mais aussi qu’une « présence en PCB est également observée dans un grand nombre d’échantillons, à des teneurs supérieures aux moyennes nationales en ce qui concerne les moules, les poissons, les œufs et les bovins. Pour ces deux dernières catégories de produits, des mesures dépassant les valeurs maximales nationales ont été caractérisées. »
L’ADPLGF s’inquiète d’un « raccourci journalistique »
L’ADPLGF regrette cependant un « emballement médiatique », et soutient que « les teneurs relevées dans notre rapport n’entraînent aucun danger immédiat à la consommation de ces produits ». Elle insiste pour dire que « les données présentées au public ne sont qu'un indicateur, comme toutes les autres études conduites sur la zone ces derniers temps. Il revient à l'État et à l'ensemble de ses services de prendre leurs responsabilités et de conduire les mesures adaptées ».
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