C’est un déménagement de courte distance mais qui en dit long. Alors que la fondation du souffle a souhaité se détacher de la Maison du poumon, au 66 boulevard Saint-Michel à Paris, pour investir dans de grands projets de recherche, les différentes structures actrices de la santé respiratoire qui en étaient locataires se sont mises en quête d’un nouveau local, afin de pouvoir continuer à se côtoyer et faire naître des projets communs.
Il n’a finalement même pas été nécessaire de traverser la rue, puisque le local de l’union internationale contre la tuberculose s’est libéré juste à côté, au 68. La Société de pneumologie en langue française (SPLF) et la fédération Antadir ont fondé une SCI à deux tiers / un tiers avec leurs partenaires — AADAIRC, Adiral, Alair, Apair, Apurad, APP, AVD, CDMR 21, CPHG — pour acquérir ces 550 m2 de locaux fonctionnels, comportant trois grandes salles de réunion et de nombreux bureaux pour les différents groupes de travail. Cette nouvelle « Maison de la Pneumologie » a été inaugurée le 18 octobre 2021.
« Pour nous, ça a du sens d’être aux côtés de l’Antadir, explique la Pr Chantal Raherison-Semjen, la présidente de la SPFL. C’était important qu’il y ait une association de patients dans les locaux de cette maison. Nous avons lancé un sondage Ipsos qui révèle que, même à l’issue de l’année Covid que nous venons de connaître, 54 % des Français s’estiment mal informés sur les symptômes respiratoires qui devraient les alerter. Et la moitié de ceux qui ont des signes en réalité sévères, comme une toux quotidienne chronique, n’en ont jamais parlé à leur médecin. »
« Ces nouveaux locaux permettent à l’Antadir de passer un message fort sur sa volonté de contribuer à réunir et fédérer la communauté médicale pour la prise en charge des patients à domicile, dans un contexte où les enjeux démographiques vont considérablement amplifier cette alternative. La Maison de la Pneumologie nous permettra, sans nul doute, d’aller plus loin encore dans le travail collectif que nous menons en faveur de la santé respiratoire en France, dans l’objectif commun d’améliorer la qualité de vie des Français concernés », souligne le Pr Boris Melloni, président de la Fédération Antadir, qui compte également œuvrer pour une meilleure reconnaissance du handicap respiratoire.
La prévention sera un autre grand chantier, pour tous les acteurs de la santé respiratoire. « La France est un des seuls pays où on ne mesure pas le souffle en routine, dénonce la Pr Raherison-Semjen. Il faut qu’on soit davantage dans l’anticipation. » Et les défis sont nombreux, avec la pollution, les pesticides, etc., et maintenant les séquelles du Covid à prendre en charge. « Nous voulons progresser sur la réhabilitation respiratoire, explique la pneumologue, il a été démontré incontestablement que ça marche, maintenant, il faut cesser les études et la mettre en place concrètement. »
Rendez-vous est donné le 8 décembre prochain, pour la restitution des États généraux de la santé respiratoire, dans le cadre du plan Ma Santé Respiratoire 2022. Pour faire bouger les lignes, les solutions proposées devraient s’appuyer sur des expériences qui ont déjà fait leurs preuves.
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