L’impact du traitement bien étudié dans la BPCO

Le retentissement de l’insuffisance respiratoire sur la vie quotidienne

Publié le 07/12/2009
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Crédit photo : BSIP/CMSP

Gaz du sang

L’insuffisance respiratoire est définie comme un syndrome clinique en rapport avec une impossibilité pour les poumons de maintenir des gaz du sang normaux. Les grandes étiologies concernent soit une insuffisance de la pompe ventilatoire (déformation thoracique, maladie neuromusculaire, grande obésité) soit une atteinte de l’échangeur des gaz pulmonaires (donc du parenchyme pulmonaire) : BPCO évoluée, DDB diffuse, mucoviscidose, fibrose.

Dyspnée

Ces modifications sont responsables d’une dyspnée à l’effort (premier signe à apparaître) puis d’une gêne au repos, qui entraînent une diminution de la qualité de vie du patient. Cette gêne augmente progressivement atteignant le patient dans ses activités de la vie quotidienne. D’autres signes cliniques peuvent apparaître, tels que des malaises à l’effort, une sensation de palpitations, à l’origine d’une perte de confiance en soi sur le plan physique générant une anxiété et un syndrome dépressif qui vont altérer la qualité de vie au quotidien.

Perturbation du sommeil

Le retentissement de l’insuffisance respiratoire est également nocturne, et s’aggrave au fil du temps. Les perturbations ventilatoires nocturnes associées à l’insuffisance respiratoire (hypoventilation, apnées, épisodes de désaturation en oxygène) perturbent le sommeil, ce qui se traduit pour le patient par une impression de non-récupération, un réveil difficile, une fatigue chronique et une tendance à l’hypersomnolence diurne. Le patient fatigué chronique, somnolent dans la journée, limite ses mouvements et voit ses performances intellectuelles diminuer. Le retentissement sur la qualité de vie est alors important et ce d’autant que les patients sont conscients de cette dégradation.

Echelle Saint-Georges

Les échelles de qualité de vie font désormais partie de l’évaluation des insuffisants respiratoires. On peut utiliser des échelles générales (SF 36) ou des échelles spécifiques (échelle de l’hôpital Saint-Georges – SGRQ – spécifique de la sphère respiratoire et de la BPCO). De nouvelles échelles sont actuellement en cours d’évaluation.

L’impact du traitement sur l’amélioration de la qualité de vie a été largement étudié dans la BPCO. Les échelles de qualité de vie, notamment l’échelle Saint-Georges, ont montré que les anticholinergiques de longue durée d’action (tiotropium) ainsi que les associations bêta2 mimétiques-corticoïdes inhalés permettaient d’améliorer la qualité de vie et de ralentir le déclin respiratoire.

Ventilation nocturne

Dans les insuffisances de la pompe ventilatoire (déformation thoracique, maladie neuromusculaire, grande obésité), plusieurs études ont montré que la ventilation non invasive nocturne par masque nasal ou facial améliore la qualité de vie en partie grâce à l’amélioration de la qualité du sommeil qu’elle induit. L’oxygénothérapie a surtout été étudiée dans l’insuffisance respiratoire des BPCO. Elle permet d’améliorer l’adaptation à l’effort, les performances intellectuelles et la qualité de vie.

Ainsi, alors que la qualité de vie est altérée dès les premiers stades de l’insuffisance respiratoire, une prise en charge thérapeutique adaptée permet d’améliorer la qualité de vie par l’entremise d’une réduction de la dyspnée dans les actes de la vie quotidienne secondaire à l’obtention d’un reconditionnement musculaire à l’effort.

 Dr BRIGITTE VALLOIS Propos recueillis auprès du Pr Jean-François Muir, chef du service de pneumologie et USIR, CHU de Rouen, et président de l’ANTADIR.

Source : lequotidiendumedecin.fr