Pour les patients opérés d’un carcinome pulmonaire, « les recommandations de l’Esmo datant de 2014 prônent un suivi clinique tous les 6 mois pendant deux ou trois ans, puis annuel, et un suivi par scanner thoraco-abdominal, de préférence injecté, à 12 puis 24 mois. La surveillance par PET-scan n’est pas recommandée, résume la Pr Virginie Westeel (Besançon). Mais ces recommandations sont des avis d’experts, avec un niveau de preuve très faible en l’absence d’études randomisées. »
Une étude randomisée française communiquée l’an passé a comparé un suivi clinique plus des radiographies thoraciques versus un scanner thoraco-abdominal injecté associé à une fibroscopie bronchique, réalisés dans les deux cas tous les 6 mois durant deux ans, puis une fois par an pendant cinq ans. Parmi les sujets un cancer de stade I ou II, largement majoritairement (82 %), 85 % avaient subi une lobectomie, 44 % une chimiothérapie, soit préopératoire (12 %) soit postopératoire (32 %). Le suivi médian était de plus de huit ans.
À 3 ans, 5 ans et 8 ans, il n’y avait aucune différence de survie entre les deux bras (RR = 0,94, NS), même si dans celui de suivi par scanner la détection des récidives et cancers secondaires était plus précoce.
Une surveillance adaptée au risque
Si l’on s’en tient aux résultats bruts de l’étude française, les deux types de surveillance, par scanographique et radiographique, sont donc envisageables. Néanmoins, réaliser un scanner tous les 6 mois durant les deux premières années n’a pas d’impact sur la survie, les récidives précoces étant le témoin d’une maladie agressive. En revanche, les patients opérés ayant un haut risque de contracter un second cancer bronchopulmonaire, dont l’incidence cumulée va jusqu’à 20 % à 10 ans, la surveillance scanographique annuelle paraît intéressante, permettant de le dépister. La chirurgie est alors plus souvent possible – à 60 % dans une large série new-yorkaise. Et ce risque de second cancer n’étant jamais nul même à long terme, il faut sans doute poursuivre la surveillance au-delà même de cinq ans. Sans oublier que ces patients nécessitent une prise en charge globale incluant si besoin une aide au sevrage tabagique et la gestion des comorbidités fréquemment associées, en particulier la BPCO les pathologies cardiovasculaires.
Communication de la Pr Virginie Westeel (CHRU de Besançon) au congrès de l’ERS, septembre 2018
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