Le QUOTIDIEN : Quel est selon vous le fait marquant de l'année 2018 en cancérologie pulmonaire ?
Pr CHRISTOS CHOUAID : Dans les cancers du poumon non à petites cellules, l’immunothérapie, associée à la chimiothérapie en 1re ligne, va bouleverser la prise en charge des formes avancées (avec métastases) selon les résultats de nombreuses études de phase III. Le standard thérapeutique chez les patients avec une atteinte tumorale localement avancée est l’administration concomitante de chimiothérapie et de radiothérapie. Les premiers résultats encourageants, après 10 à 15 ans de recherche « infructueuse », sont venus de l’étude «Pacific », avec un bénéfice de l’immunothérapie (durvalumab) en consolidation du traitement standard en termes de survie sans progression et de survie globale.
Le QUOTIDIEN : Que pensez-vous de la place du dépistage du cancer bronchopulmonaire dans une population ciblée ?
L’intérêt du dépistage du cancer bronchopulmonaire chez les patients de plus de 55 ans ayant fumé plus de 15 paquets-années a été confirmé par l’étude Nelson. Présentés à Toronto (19e WCLC), ses résultats se sont montrés beaucoup plus favorables que ceux de l’étude américaine NLST (2011) qui objectivaient une réduction relative d’environ 20 % de la mortalité par cancer du poumon. Des résultats positifs qui devraient atténuer les réticences de la HAS sur la pertinence d’un dépistage organisé du cancer du poumon en France. Le moment est venu de mettre en place des expérimentations organisées dans certaines régions de France, à l’image des projets pilotes réalisés il y a de nombreuses années pour le dépistage du cancer du sein. On ne pourra occulter plus longtemps le problème du dépistage du cancer du poumon. La communauté des pneumologues est prête à plaider en faveur de cette initiative.
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