Démence : 1 patient américain sur 10 pourrait plutôt avoir une encéphalopathie hépatique non diagnostiquée

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Publié le 12/08/2024

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Les auteurs d’une étude publiée dans « The American Journal of Medicine » encouragent la systématisation du dépistage de la cirrhose et de l’encéphalopathie hépatique chez les patients considérés comme déments.

Crédit photo : BURGER/PHANIE

Confusion, désorientation, troubles de l’humeur et du comportement… Les symptômes de la démence et de l’encéphalopathie hépatique peuvent se confondre. Dans une première étude sur une cohorte de vétérans américains, des chercheurs de l’université du Commonwealth de Virginie et du centre médical Richmond (Virginie) avaient montré que 10 % des patients avec un diagnostic de démence pourraient souffrir en réalité d’une encéphalopathie hépatique.

Dans The American Journal of Medicine, ils confirment ces premiers résultats dans une cohorte en population générale. Leur analyse porte sur 68 807 patients atteints de démence (âge moyen de 73 ans, 44,7 % d’hommes). Tous ont été évalués par le score FIB-4, utilisé pour le diagnostic des maladies chroniques du foie, jusqu’à deux ans après le diagnostic de démence. Un score positif est associé à un risque important de fibrose avancée quand il est supérieur à 2,67. À partir de 3,25, il prédit dans 65 % une fibrose sévère ou une cirrhose. Les chercheurs ont mesuré la prévalence des scores supérieurs à 2,67 et 3,25. Ils ont aussi examiné des associations entre scores élevés, comorbidités et facteurs démographiques.

Près de 13 % des patients avec un score FIB-4 positif

Au total, 12,8 % des participants avaient un score FIB-4 > 2,67 et 7,6 % avaient un score > 3,25. « Dans les modèles de régression logistique multivariée, FIB-4 > 3,25 était associé à l'hépatite virale (OR = 2,23), à l'insuffisance cardiaque congestive (OR = 1,73), au VIH (OR = 1,72), au sexe masculin (OR = 1,42), à un trouble lié à la consommation d'alcool (OR = 1,39) et à une maladie rénale chronique (OR = 1,38) », détaillent-ils. Ce score était inversement associé à la race blanche (OR = 0,76) et au diabète (OR = 0,82). Des associations similaires ont été observées avec un score > 2,67.

Les auteurs encouragent la généralisation du score FIB-4 pour le dépistage de la cirrhose, l'une des principales causes de l’encéphalopathie hépatique. Jusqu’à 50 % des patients atteints de cirrhose ont des troubles cognitifs associés, une pathologie traitable et réversible dans certains cas, est-il rappelé.