L’anorexie mentale (AM) reste le plus connu et le plus grave des troubles des conduites alimentaires (TCA). Elle détient le triste record de la plus forte mortalité parmi les pathologies psychiatriques : 10 % de décès, la moitié secondaire aux complications somatiques de la cachexie, l’autre par suicide. Un autre aspect de gravité de cette pathologie réside dans le potentiel de chronicisation et de rechute avec toutes les conséquences : scolaires, professionnelles, sociales, familiales...
Les études épidémiologiques ne sont pas en faveur d’une augmentation de la prévalence de l’AM, dans ses deux formes cliniques possibles : l’anorexie restrictive pure et celle avec crises de boulimie et/ou vomissements. Soit, en population générale, environ 1 à 1,5 % des femmes et 0,2 % des hommes. En revanche, le repérage est plus précoce, y compris des formes plus rares, donc moins connues (AM masculine, prépubère, de début tardif à l’âge adulte…), du fait d’une meilleure information des médecins et du grand public.
De fait, les patients sont globalement pris en charge plus précocement, ce qui devrait améliorer le pronostic et diminuer la survenue des complications les plus graves : aiguës – anémie carentielle, pancytopénie, hypoglycémie sévère, hépatite de dénutrition, hypokaliémie en cas de vomissements ou de prise de laxatifs, troubles du rythme ou de la repolarisation, insuffisance cardiaque… – ou chroniques – troubles cognitifs, ostéoporose, infertilité… –.
Pour l’aménorrhée (primaire ou secondaire), qui peut être perçue comme une complication, et qui était jusqu’alors un des éléments nécessaires au diagnostic d’AM, on peut souligner que le DSM-5 l’a supprimée de ses critères, tout comme le déni.
Boulimie nerveuse
La boulimie nerveuse (BN), aussi appelée boulimie à poids normal (à ne pas confondre avec l’anorexie-boulimie, où la patiente, en plus des crises de boulimie, est aussi amaigrie et dénutrie) est elle aussi mieux repérée et diagnostiquée, et sa prise en charge mieux codifiée.
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