Comparé aux autres troubles du spectre autistique, le syndrome d’Asperger est souvent diagnostiqué plus tard, à l’âge de 11 ans en moyenne, voire à l’âge adulte dans certains cas. Ce diagnostic plus tardif a un impact important sur le risque de dépression et de mauvaise qualité de vie. Afin de quantifier l’impact du syndrome d’Asperger sur le risque suicidaire, Sarah Cassidy, de l’université de Cambridge, et ses collègues, se sont livrés à une analyse rétrospective d’une étude de cohorte menée sur des adultes anglais nouvellement diagnostiqués pour un syndrome d’Asperger. Leurs résultats ont été publiés mercredi dans le « Lancet Psychiatry ».
Près de 10 fois plus de risque que la population générale
Chaque patient devait remplir un auto-questionnaire sur leurs événements dépressifs, leurs idéations suicidaires et leurs éventuelles tentatives de suicide. Sur les 367 patients qui ont répondu, 66 % avouaient avoir eu des idéations suicidaires, et 35 % rapportaient avoir envisagé, voire tenté, de se suicider. Enfin, 31 % répondaient avoir connu un ou plusieurs épisodes dépressifs. Ces pourcentages augmentaient avec l’âge des participants. Ainsi 78 % des plus de 55 ans avaient déjà eu des idéations suicidaires contre 62 % des jeunes de 16 à 24 ans. Comparés à un groupe contrôle issu de la population générale ayant répondu au même questionnaire, les patients atteints du syndrome d’Asperger avaient 9,6 fois plus de risque d’idéations suicidaires.
Les Asperger plus à risque que les psychotiques
En comparant leurs résultats à ceux d’études plus anciennes, les auteurs ont constaté que le syndrome d’Asperger était également significativement associé à une hausse de 30 % du risque d’idéation suicidaire comparé à un groupe de patients souffrant de troubles psychotiques. De même, ils avaient plus fréquemment expérimenté des idéations suicidaires que des patients soufrant d’au moins une maladie chronique. Les patients les plus à risque étant bien sûr ceux qui cumulaient syndrome d’Asperger et une dépression : 49 % d’entre eux avaient déjà envisagé ou tenter de se suicider. « Les patients qui ont ce syndrome cumulent souvent d’autres facteurs de risque comme l’isolement social », avancent les auteurs en guise d’explication. En outre, ils estiment également qu’il peut y avoir une différence de prise en charge de la dépression chez de tels patients associés aux problèmes de diagnostics inhérents à leurs difficultés à décrire leurs troubles dépressifs.
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