Une attention moindre vis-à-vis des interactions sociales, des déséquilibres oculomoteurs ou encore des difficultés à désengager son attention constituent, dans la première année de vie, des signes avant-coureurs de l’autisme qui peuvent motiver une intervention précoce afin de limiter le risque de troubles du spectre autistique. De telles interventions passent avant tout par l’apprentissage des parents, qui doivent apprendre à stimuler les interactions sociales de leurs enfants. La question qui se pose est alors la suivante : comment former les parents ? Grâce au feedback vidéo, répondent le Pr Jonathan Green, de l’université de Manchester, et ses collègues, dans un article paru jeudi dans le « Lancet Psychiatry ».
On rembobine et on recommence
Les auteurs ont recruté 54 familles dont les enfants ont été identifiés, entre 7 et 10 mois, comme ayant un fort risque de développer un autisme. La moitié de ces familles n’ont bénéficié d’aucune intervention, tandis que l’autre moitié a suivi le programme « vidéo interaction to promote positive parenting » (iBASIS-VIPP). Cela signifie qu’un médecin s’est rendu à leur domicile pour filmer les interactions entre l’enfant et ses parents. Des extraits de la vidéo étaient ensuite visionnés par les parents en présence d’un médecin lors de 6 à 12 séances (six séances principales puis d’éventuelles séances de renforcement) dédiées à l’amélioration de plusieurs aspects de la communication parent-enfant. L’objectif étant de parvenir à grouper les six séances principales sur cinq mois.
Une diminution des signes précurseurs de l’autisme
Les premières séances sont centrées sur l’interprétation du comportement de l’enfant, et les suivantes sont consacrées à son apprentissage émotionnel et aux modes de communication verbaux et non verbaux. L’acceptation de ce type d’intervention par les parents avait été démontrée lors d’une précédente étude cas contrôle, également menée par le Pr Green.
Le résultat le plus parlant est une différence de 2,51 points en faveur des enfants du groupe intervention, sur l’échelle d’observation de l’autisme pour les jeunes enfants (AOSI). Au bout de 14 mois, on observait une réduction des facteurs de risque d’autisme observés dans les comportements des enfants du groupe intervention. Ils désengageaient plus facilement leur attention et la communication entre parents et enfants était améliorée. Seuls les résultats aux tests de réponse aux voyelles n’étaient pas significativement améliorés.
Une étude d’une taille encore modeste
« Cet essai prouve qu’une intervention menée avant l’âge d’un an est capable de diminuer les risques de développer des troubles du spectre autistique, affirment les auteurs dans leur conclusion, c’est une conclusion excitante mais nous aurons besoin de preuves supplémentaires, compte tenu de la taille réduite de notre échantillon. Notre étude est peut-être de grande taille selon les standards des travaux habituellement menés sur les troubles de l’enfance, mais elle reste petite au regard des études généralement menées sur les effets d’une intervention comportementale », estiment-ils.
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