Pour avoir étouffé sa fille de deux ans et demi, une mère de 32 ans a été condamnée ce jeudi, à Pau, à 13 ans de réclusion criminelle. Un geste lié, comme expliqué au procès, au rare syndrome dit de « Münchhausen par procuration ».
Selon les experts psychiatres, la mère de famille, Laëtitia Pita-Viera, souffre de ce syndrome, une forme de maltraitance qui peut pousser un individu à blesser ou provoquer des symptômes chez un autre, souvent un enfant dont il a la charge. Dans le seul but d'obtenir attention et compassion pour lui.
Quinze ans de réclusion avaient été requis contre la mère de famille, jugée depuis lundi par la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques, pour le meurtre en 2014 de sa fillette Lyliana. Un meurtre qu'elle avait avoué en garde à vue avant de se rétracter, et qu'elle a nié depuis, y compris au procès.
La jeune femme, qui comparaissait détenue, a aussi été reconnue coupable d'avoir essayé d'asphyxier un autre de ses enfants, Mathis, hospitalisé pour des détresses respiratoires en 2005. Elle a reconnu ces faits, contrairement au meurtre de Lyliana. Elle a été condamnée à un suivi socio-judiciaire de trois ans avec obligation de soins, un suivi qu'avait requis l'accusation.
« Confuse », sous l'emprise de l'alcool, de médicaments
Pour sa défense, la mère, qui vivait avec son mari et ses sept enfants, a expliqué qu'elle était « confuse », sous l'emprise de l'alcool le soir des faits, avec des médicaments pris pour sa dépression.
Ce syndrome, dont souffre l'accusée, n'est pas à proprement parler une maladie, avait indiqué l'avocat général. C'est un trait de personnalité, qui concerne deux personnes sur 100 000. « Dans le cas de Mme Pita-Veira, ce qu'il faut voir, ce sont les faits, les actes de tentative de meurtre et de meurtre », avait-il insisté.
« C'est entendu, Mme Pita-Veira est capable de faire du mal à un enfant », avait plaidé aux jurés l'avocat de la défense, Me Jean-Baptiste Bordas. « L'a-t-elle fait ? À l’égard de Mathis, oui. A l'égard de Lyliana ? Les psychiatres vous l'ont dit. Ce syndrome exclut toute intention de donner la mort. Je voudrais que vous reteniez ce doute qui existe », avait-il lancé aux jurés.
Le défenseur avait de plus estimé que les analyses faites sur le corps de Lyliana étaient insuffisantes et qu'on ne pouvait « pas exclure » que l'enfant soit morte d'un virus ayant provoqué une myocardie.
Je suis « déçu, dans la mesure où la cour n'a pas retenu l'avis de l'ensemble des psychiatres, quant à la volonté de tuer qu'ils jugeaient absente », a indiqué, après le verdict, l'avocat de la défense.
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