L’imagerie interventionnelle ostéo-articulaire intervient sous différentes modalités. Par la radiographie ou l’échographie, qui guident les infiltrations (intra ou extra-articulaires) de corticoïdes, de lubrifiants articulaires ou de PRP (plasma enrichi en plaquettes), mais aussi par le scanner, qui contrôle les infiltrations rachidiennes pour radiculalgies ou lombalgies rebelles. De nouvelles thérapeutiques, comme la thermo-ablation facettaire dans les lombalgies chroniques, la herniectomie ou encore la cimentoplastie percutanée, se développent, et sont également dépendantes de l’imagerie.
Côté diagnostic, l’IRM n’est pas forcément l’examen le plus performant pour les problèmes musculotendineux mécaniques, malgré sa prépondérance dans le domaine tumoral osseux et des tissus mous. « Certes, précise le Dr Benjamin Dallaudière (Bordeaux), elle peut répondre à des questions que l’échographie ne peut résoudre. Mais la résolution spatiale des échographes est devenue de plus en plus performante ». À noter que radio et écho ne vont jamais l’un sans l’autre. Elles sont complémentaires. L’acquisition de nouvelles séquences d’IRM n’a pas encore l’impact en pratique courante qu’elle peut avoir dans d’autres spécialités, comme par exemple la séquence de diffusion en neuroradiologie. Concernant les scanners, ceux-ci sont moins irradiants avec les protocoles dits « low dose » ou « ultra low doses ».
L’échographie est un examen dynamique.
Elle est essentielle pour l’étude des tendons. Un exemple : devant des douleurs de la région latérale de la cheville et du pied, le patient peut se présenter avec des examens d’imagerie normaux (radiographies, première échographie de première intention, voire IRM...). « Dans ce cas, explique le Dr Dallaudière, une échographie de seconde intention pourra mettre en évidence des anomalies par phénomène de ressaut des tendons fibulaires ou une autre anomalie dynamique responsable des symptômes du patient. Tous ces problèmes de ressaut (hanche, épaule, cheville) ne peuvent être étudiés que de façon dynamique et seule l’échographie fait le diagnostic ».
Les indications du scanner et de l’IRM relèvent typiquement de la pathologie tumorale. Ils sont complémentaires pour étudier les caractéristiques de la tumeur. L’IRM est aussi l’examen d’excellence pour le diagnostic de toutes les pathologies inflammatoires rhumatismales et méniscales. En cas de doute ou si le délai d’attente pour une IRM est trop important, ou encore si des lésions méniscales sont associées à des lésions cartilagineuses, l’arthroscanner pourra être proposé. L’IRM est également indiquée dans l’exploration des ligaments croisés du genou et en cas de lésion des ligaments du poignet, même si les ligaments intrinsèques de la sangle dorsale restent accessibles à l’échographie.
« Ce domaine particulier de l’imagerie ostéo-articulaire bénéficie d’étroites coopérations entre les secteurs privé et public, indique le Dr Dallaudière, un domaine, d’autant plus passionnant que de nouvelles séquences IRM d’imagerie fonctionnelles sont en cours de développement ».
Entretien avec le Dr Benjamin Dallaudière, département d’imagerie musculosquelettique, service d’imagerie diagnostique et interventionnelle de l’adulte, CHU Pellegrin. Centre d’imagerie ostéo-articulaire, clinique du sport de Bordeaux-Mérignac.
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