Dans un travail rétrospectif monocentrique sur deux cohortes de patients ayant soit des monoarthrites soit des oligo ou polyarthrites, Ferreyra M et al ont évalué les performances diagnostiques de la combinaison de données cytologiques et de la recherche de microcristaux dans le liquide synovial pour le diagnostic d’arthrite septique. Sur les 208 liquides synoviaux qui ont été analysés (genoux : 71,4 % des cas, hanches : 13,1 %, chevilles : 5,1 %), 28 étaient des arthrites septiques (64 % à Staphylococcus sp.). 53,6 % d’entre elles avaient des éléments nucléés (EN)› 50 000/mm3 et 71,4 % un taux de polynucléaires neutrophiles (PNN)› 90 % (p ‹ 0,001 comparativement aux arthrites non septiques). Ainsi le risque relatif d’avoir une arthrite septique est de 5,76 en présence d’EN› 50 000/mm3, de 10,94 si l’on combine EN› 50 000/mm3 et absence de microcristaux, et de 11,32 en combinant PNN› 90 % et absence de microcristaux.
La même équipe a ensuite analysé, également dans un travail rétrospectif monocentrique, 176 biopsies synoviales réalisées sous échographie chez des patients présentant une arthrite, aiguë (n = 51) ou chronique (n = 125). La rentabilité globale (présence de matériel capsuloligamentaire et/ou synovial pour l’ensemble des biopsies réalisées), était de 84,2 % mais significativement moindre pour la hanche (64,1 %). L’efficience diagnostique (rentabilité multipliée par l’impact diagnostique du résultat de la biopsie sur la prise en charge thérapeutique) était globalement de 19,9 %, (17,8 % au genou, 12,8 % à la hanche, 50 % au poignet). Sur les 51 arthrites aiguës, 11 étaient des arthrites septiques ; pour trois d’entre elles, le liquide synovial n’a pu être obtenu et c’est la biopsie qui a permis de porter le diagnostic. La présence d’un infiltrat à PNN dans le tissu synovial avait également une bonne valeur prédictive d’arthrite septique avec une sensibilité de 81,8 % et une spécificité de 84,2 %. Dans le seul cas d’arthrite chronique septique, le diagnostic a été porté à la fois sur la biopsie et la ponction articulaire (infection à Mycobacterium tuberculosis).
Devant une mono ou une oligoarthrite, le diagnostic d’arthrite septique est le premier évoqué malgré sa faible prévalence, du fait de sa gravité (10 % de mortalité et 50 % de séquelles articulaires à 1 an). La mise en évidence du germe à partir de l’examen bactériologique du liquide synovial ou des hémocultures est parfois tardive. Or d’après les données présentées au congrès de la SFR, les résultats de l’analyse cytologique du liquide de ponction articulaire peuvent nous permettre de calculer le risque relatif d’atteinte septique. Les auteurs proposent lors d’une arthrite aiguë, une démarche diagnostique fondée sur l’analyse du liquide ou du tissu synovial, permettant d’évaluer rapidement le risque d’être en présence d’une atteinte septique ou non (figure 1).
Ferreyra M et al. SFR 2015
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