DESIR est la plus grande cohorte de patients
rachialgiques
ayant
possiblement
une
spondylarthrite
. Elle a inclus 708 patients âgés de 18 à 50 ans présentant des douleurs
rachidiennes
d’horaire inflammatoire, évoluant depuis plus de 3 mois et moins de 3 ans. Ces patients, suivis dans 25 centres, bénéficient de toute une série d’examens d’imageries, notamment de radiographies du
rachis
et du bassin et
d’IRM
du
rachis
et des
sacro-iliaques
. Ces images sont lues selon 2 modalités :
d’emblée
, localement dans le centre investigateur par le
rhumatologue
ou le radiologue participant à l’essai, puis dans un deuxième temps de façon centralisée par deux lecteurs entraînés indépendants, non informés du reste du dossier. En cas de désaccord, un troisième auteur expérimenté est sollicité, l’avis retenu in fine se faisant selon la règle des deux-tiers. La concordance entre les lectures locales et centralisées a fait l’objet de plusieurs présentations lors du congrès.
Commentaire du Pr Pascal Claudepierre*
Des premières analyses avaient déjà porté sur la lecture locale des images radiologiques et
IRM à
M0. Des données sur la lecture centralisée de ces radiographies et
IRM des
sacro-iliaques ont été présentées pour la première fois lors du congrès. L’une des premières questions qui se posait concernait le degré de concordance entre la lecture locale et la lecture centralisée. Dans une première étude sur les radiographies des
sacro-iliaques, c’est le degré d’accord sur le diagnostic de
sacro-illite (certaine ou absente) qui a été analysé (
abstract 1 718). En lecture locale, la
sacro-illite était définie par la présence d’une anomalie certaine sur au moins une
sacro-iliaque (équivalent à une lésion de stade 2 de
New
York au moins) alors qu’en lecture centralisée, ce sont les critères de la classification de
New
York complète qui étaient appliqués (au moins un stade 2 bilatéral ou un stade 3 unilatéral). Dans ce travail, le degré de concordance se révèle modéré selon le
kappa (0,54), avec en revanche 84 % d’accord sur les données brutes (avec toutefois une majorité de radiographies normales). Mais la lecture centralisée ne fait guère mieux, le degré d’accord entre les 2 lecteurs centralisés étant le même qu’entre lecteur local et centralisé, soulignant la modeste
reproductibilité entre lecteurs expérimentés.
Si l’on s’intéresse cette fois aux signaux inflammatoires en
IRM (
abstract 1 120), le degré d’accord est meilleur (
kappa à 0,70) et la
reproductibilité entre les deux lecteurs centraux est à 0,73.
Ces données confirment la difficulté de reconnaissance d’une
sacro-iliite sur les radiographies même pour des lecteurs entraînés, surtout dans les formes
symptomatiquement débutantes. À l’inverse, la concordance à
l’IRM est bien meilleure, ce qui pose la question du remplacement des critères de
sacro-iliite
radiographiques par des critères en
IRM.
Une autre étude (
abstract 1 122) des mêmes auteurs proposait une comparaison binaire (absence de lésion de type SA, score
mSASSS = présence de lésion de type SA, score
mSASSS supérieur ou égal à 1) des lectures de radiographies du
rachis lombaire et cervical de profil.
77 et 84% des patients avaient des radiographies normales (
mSASSS égal 0), ce qui peut bien sûr entraîner un biais dans les degrés d’accord. La concordance entre les lectures locales et centralisées a été faible, avec un
kappa à 0,19, et un agrément sur les données brutes à 72 %. Les lecteurs locaux ont rapporté plus de lésions que les lecteurs centraux.
En lecture centrale en revanche, le degré d’accord est bien meilleur :
kappa à 0,5 avec un agrément brut à 89 %.
Ainsi, au niveau du
rachis, l’entraînement des lecteurs aboutit à une meilleure
reproductibilité. Il n’est donc pas souhaitable de s’en tenir à la seule lecture locale dans les études
multicentriques.
*Hôpital
Henri
Mondor
,
Créteil
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