LA GOUTTE est définie par le dépôt de cristaux d’urate de sodium dans l’organisme. Elle est due à l’élévation de l’uricémie au-dessus de la valeur du point de saturation de l’urate de sodium qui se situe entre 385 et 420 µmol/l. Le rôle de l’alimentation a été reconnu de longue date dans la pathogénie de la goutte (conjonction d’un terrain génétique prédisposant et de modifications des apports alimentaires). Aussi, des conseils alimentaires (interdire la bière, les sodas sucrés, limiter la viande, poissons, crustacés, encourager la consommation de laitages pauvres en lipides…) et d’hygiène de vie (encourager la perte de poids progressive chez l’obèse et un exercice physique modéré) sont donnés aux patients mais la plupart du temps ils sont insuffisants pour arriver à la valeur cible d’uricémie 60 mg/l (360 µmol/l ; recommandation de l’EULAR).
Traitement de fond.
Il faut un traitement de fond basé sur les hypo-uricémiants dont l’objectif est de favoriser la dissolution des cristaux d’urate de sodium et d’en prévenir la formation ; ce traitement doit être démarré à distance de l’accès aigu avec des posologies progressives au début et en association à un traitement préventif des accès.
L’allopurinol est le traitement de référence de la goutte chronique et garde une place de choix, notamment en raison de son coût faible. Toutefois, les risques de toxicité en particulier cutanée dose-dépendante et les contre-indications en cas d’insuffisance rénale sont des freins potentiels à son utilisation. Le febuxostat (Adénuric) est une alternative à l’allopurinol, notamment en cas d’intolérance ; c’est un inhibiteur sélectif non purinique de la xanthine oxydase dont le métabolisme est essentiellement hépatique, ce qui autorise son utilisation chez les patients ayant une insuffisance rénale modérée (clearance de la créatinine› 30 ml/min).
Goutte sévère, réfractaire.
Approuvée aux États-Unis, la pegloticase est une uricase recombinante pégylée, administrée deux fois par mois par voie IV, indiquée dans la goutte sévère, active, réfractaire aux traitements conventionnels. Malheureusement, l’apparition d’anticorps contre la pégloticase chez près de 40 % des patients est à l’origine d’une diminution du pouvoir hypo-uricémiant de la molécule.
Le lesinurad est un inhibiteur du transporteur rénal de l’urate, URAT1, nouvel uricosurique en cours d’évaluation, qui sera probablement associé à l’allopurinol ou au febuxostat si le taux cible d’uricémie n’est pas atteint.
D’après un symposium international organisé par les Laboratoires Ménarini.
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