Une étude présentée lors du congrès de cardiologie nucléaire et de tomographie cardiaque, organisé jusqu’au 5 mai à Madrid par la Société européenne de cardiologie (ESC), rapporte que le risque de crise cardiaque est particulièrement accru chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Selon le Dr Adriana Puente, du centre médical « 20 de Noviembre », à Mexico, ce risque est important même chez les patients qui ne présentent pas de symptômes annonciateurs, et il est indépendant des facteurs de risque cardiovasculaires classiques.
Une maladie coronaire chez un quart des patients
Le Dr Puente et ses collègues ont étudié 91 patients, dont 90 % de femmes, atteints de polyarthrite rhumatoïde sans symptôme de maladie cardiovasculaire. L’âge moyen des patients était de 59 ans. Les auteurs ont découvert des anomalies dans les examens par tomographie d’émission monophotonique (TEMP) chez 24 % des patients. « Cela signifie qu’un quart de ces patients, qui ne présentent aucun symptôme particulier de pathologie cardiaque, ont une maladie coronaire qui risque de déboucher sur un infarctus du myocarde sans aucun signe annonciateur », résume le Dr Puente. Cela correspond à un doublement du risque cardiovasculaire comparé à la population générale du même âge.
Précision importante, le risque de maladie coronaire était indépendant de la présence d’autres facteurs de risques chez ces patients ; plus de la moitié d’entre eux (55 %) avait une dyslipidémie, 32 % faisaient de l’hypertension, 14 % étaient des fumeurs et 10 % souffraient d’un diabète de type 2. Ces facteurs de risque n’étaient pas plus fréquents chez les patients de l’étude que dans la population générale.
L’inflammation chronique, suspect numéro un
Ce surrisque cardiovasculaire pourrait s’expliquer par le fait que de tels patients sont dans un état d’inflammation systémique chronique, qui pourrait accélérer l’athérosclérose – une hypothèse qui reste à confirmer. « Ces résultats montrent qu’il faut être particulièrement vigilants en ce qui concerne la santé cardiovasculaire des patients atteints de polyarthrite rhumatoïdes, conclut le Dr Puente, ces risques peuvent aussi être provoqués par le traitement lui-même, puisque la prise de corticoïdes et de méthotrexate est susceptible d’augmenter les niveaux plasmatiques élevés de lipides et de développer de l’hyperhomocystéinémie. »
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