Une équipe américaine, Margaret L. Gourlay (Chapel Hill) et coll., montre que lorsque la densitométrie minérale osseuse (DMO) est bonne ou de type ostéopénie légère, un intervalle de 15 ans est suffisant avant le prochain examen. En effet, le risque d’ostéoporose n’existe que chez 10 % d’entre elles. Si la DMO évoque une ostéopénie modérée, un nouvel examen est suggéré au bout de 5 ans. L’intervalle est réduit à 1 an si l’examen initial constate une atteinte osseuse avancée.
Ce travail a été rendu nécessaire par l’absence de recommandations fondées sur des études longitudinales. C’est donc cette carence que les auteurs ont cherché à combler. Pour ce faire, ils ont recruté 4 957 femmes âgées d’au moins 67 ans dans le cadre de la cohorte SOF (Study of Osteoporotic Fractures). Les enrôlements ont été réalisés entre 1986 et 1988, avec un suivi par DMO à 2, 6, 8, 10 et 16 ans. Elles présentaient soit une DMO normale (T score au col fémoral et à la hanche à -1 ou plus), soit une ostéopénie (T score de -1,01 à -2,49). Aucune n’avait d’antécédent de fracture fémorale ou vertébrale ou de traitement antiostéoporotique. L’intervalle entre deux ostéodensitométries était défini comme le temps nécessaire pour que 10 % des femmes passent du stade ostéoporose à celui d’une fracture (hanche ou vertèbre), donnée ajustée selon une estrogénothérapie et les facteurs cliniques de risque.
L’intervalle estimé entre deux densitométries est de 16,8 ans (IC 95 % : 11,5-24,6) pour une DMO normale ; 17,3 ans (IC 95 % : 13,9 - 21,5) pour une ostéopénie minime (T score› -1,5) ; 4,7 ans (IC 95 % : 4,2-5,2) pour une forme modérée (T score entre -1,5 et -1,99) et 1,1 an (IC 95 % : 1-1,3) pour une perte osseuse avancée (T score entre -2 et -2,49).
Les auteurs sont conscients que les cliniciens, par sécurité auraient tendance à augmenter la fréquence des examens chez leurs patientes à risque. Mais l’équipe considère ses résultats comme solides après ajustement pour les facteurs de risque majeurs. Cependant, les praticiens peuvent décider de réaliser des examens plus tôt en cas de diminution d’activité ou de mobilité, de perte de poids… En outre, comme ils s’y attendaient, les auteurs constatent que le délai avant survenue de l’ostéoporose décroît avec l’âge. Un intervalle de 3 ans, au lieu de 5, peut être envisagé chez une femme de 85 ans avec une ostéopénie modérée.
Les délais entre deux examens de densitométrie minérale osseuse sont donc guidés par la valeur de l’examen initial, tout au moins pour les femmes de plus de 67 ans.
« N Engl J Med » 366 ; 3, pp. 225-233.
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