La Baule (44)
Dr René Patrick Brana
Une commission présidée par un cardiologue propose de ne plus rembourser les injections d’acide hyaluronique dans l’arthrose du genou au motif d’un service rendu insuffisant… Dans ma pratique quotidienne exclusive du genou, l’efficacité est sensible dans les deux tiers des cas, un épuisement peut survenir au bout d’un an ce qui est classique, dans toutes les thérapeutiques humaines liées à la sénescence, les autres articulations sont pour moi sans intérêt, de même que la mono-injection partiellement remboursable ne correspondant pas à ma conception de la médecine…
Martine Aubry avait voulu supprimer les cures en tant que ministre, la raison l’a emporté sur l’idéologie, les patients consommant moins de médicament dans l’année post-cure…
Désormais en cas de problèmes rhumato difficiles, j’adresserai mes patients au cardiologue de la commission qualifié d’expert…
La responsabilité de cela vient bien sûr de nos professeurs qui passent leur temps à s’auto-congratuler soulignant que les manipulations vertébrales, les infiltrations sont inutiles, et que bien sûr les anti-TNF alpha (12 000 euros par an) sont à utiliser désormais dans l’arthrite érosive des mains, les sciatiques et bien sûr seul le DPC nous sauvera.
Pardonnez leur Seigneur, ils ne savent pas ce qu’ils font…
Alléluia !
Pourquoi le C n’augmentera pas
Saint-Rambert-d’Albon(26)
Dr Denis Roy
Ça y est, l’idée est lancée, vive l’espoir du C à 25 euros ! Aussitôt, on s’enflamme, pourquoi pas 40,50 euros comme la moyenne européenne ! C’est pure utopie ou démagogie que de distiller des idées pareilles, le C n’augmentera plus, tout le monde le sait. L’étape suivante est l’ajout de forfaits divers : ALD, médecin traitant pour plus de 16 ans, informatisation, c’est fait ; des idées germent pour le forfait secrétariat, pourquoi pas le forfait café et papier wc ? Mais qui se soucie du vocabulaire ? Libéral, le monde syndical a-t-il perdu la définition de ce mot ? S’en est-il d’ailleurs soucié un jour ?
Les syndicats se font complices de l’organisation progressive vers une pseudo-fonctionnarisation ! C’est manifestement une acceptation de leur part car il me semble impossible que leurs esprits soient si embrumés pour ne pas s’en rendre compte.
On nous rejoue le même cirque (piège) qu’avec le tarif d’autorité 50 ans plus tard, avant une fonctionnarisation étatique. Et les forfaits prendront une place prépondérante dans la valeur pécuniaire du « panier moyen » de notre acte, uniquement créés pour nous « acheter » progressivement et nous rendre dépendants ! S’affranchir de la convention, ce sera sans forfait.
De plus, on rajoute maintenant le tiers payant intégral : les différents sondages montrent que les médecins sont contre, pour tout un tas de raisons ; il ressort que c’est surtout la dévalorisation intellectuelle de l’acte qui est mise en avant, car ce qui ne coûte rien ne vaut rien ! Nous y voilà, enfin un petit semblant de libéralisme ! Mais la partie est déjà perdue, car tous les syndicats sont dans l’attente de connaître les différents mécanismes de règlement, les délais de paiements etc., ceci valant déjà acceptation ! Les médecins de terrain sont contre, mais les syndicats s’en fichent, de là à penser qu’ils ont quelque chose à y gagner… comme la CGT qui va à l’encontre des désirs du monde salarié en les empêchant de travailler soir et week-end, mais c’est le monde à l’envers ! Dans les deux cas, il ne s’agit plus d’une représentation professionnelle censée porter les idées de la base.
Luc, Jean Paul, que reste-t-il des grandes idées libérales de la conat de 2002, « sortir du carcan administratif de la Sécu » ? À l’époque, le ministre avait dit que seuls les syndicats avaient légitimité pour être entendu ; vous y êtes maintenant. Soyez audacieux, bousculez ce mammouth et nous serons derrière vous. Mais 2 euros ne feront bouger personne.
J’abuse
Paris (75)
Docteur Gilles Seban
J’abuse d’une autorité instituée par le régime de Vichy.
J’abuse d’une légitimité consentie par la loi républicaine.
J’abuse de la défaillance des institutions civiles.
J’abuse de la faiblesse des pouvoirs publics.
J’abuse d’une notoriété établie par la société.
J’abuse de mon image honorable, respectée et respectable.
J’abuse l’opinion d’une réputation d’équité.
J’abuse d’un droit à administrer la justice.
J’abuse les consciences de mon rigorisme méthodique, froid et absurde.
J’abuse d’un pouvoir dans mon zèle hygiéniste à moraliser la profession.
J’abuse d’une influence illusoire sur l’évolution de la profession.
J’abuse de la crédulité et de la confiance de mes administrés.
J’abuse de mon inutilité, de mes droits à percevoir des cotisations.
Chers lecteurs, vous avez deviné, je pense, qui je suis. Alors, s’il vous plaît, soyez vigilants, résistez, ayez du courage, ne cédez pas à l’intimidation et renoncez à mon joug qui vous nuit plus qu’il vous sert. Il est grand temps de vous unir, Mesdames et Messieurs les professionnels, afin de mettre de l’ordre dans cette institution inadaptée, arbitraire et vaine que je représente sans vous représenter. Car, il y a lieu d’apporter responsabilité, respect et éthique dans votre pratique. Il importe aussi de requérir dignité, justesse et reconnaissance de la profession. Ainsi, il vous appartient de contribuer à mon changement, de réformer mes statuts et mon fonctionnement pour lui offrir les moyens d’un exercice enfin cohérent et humanisé, salutaire.
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