Si les lésions dégénératives articulaires des membres inférieurs sont, au terme de leur carrière sportive, assez régulièrement analysées chez les footballeurs professionnels, celles de la colonne rachidienne ne le sont pratiquement jamais.
Pourtant, l’intervention chirurgicale récente effectuée sur la colonne vertébrale d’une légende du football, Edson Arantes do Nascimento dit « le Roi Pelé » – sorti de l’hôpital Brésilien Albert Einstein en début de semaine – rappelle qu’il est utile de se pencher sur le devenir ostéoarticulaire des footballeurs retraités.
La littérature scientifique à ce sujet se réduit à moins d’une demi-douzaine d’articles.
Parmi ces derniers, on remarque une étude brésilienne, parue dans les « Acta Orthopédiques » du Brésil en 2014 (Dr Arliani et Coll) et une étude hollandaise, parue en 2014 dans le « Journal of sports medicine and physical fitness » (Dr Gouttebarge). La géographie de ces publications n’est guère étonnante : il s’agit de pays où ce sport est sans doute le plus pratiqué.
80 % des anciens footballeurs en surpoids
Les auteurs brésiliens notent que près de 80 % de ces retraités du football professionnel sont en surpoids, avec près de 5 % d’entre eux obèses. Les genoux et les chevilles sont les articulations à la fois les plus détériorées et les plus précocement atteintes.
Les hanches sont également le siège de lésions dégénératives. Quant au rachis, en particulier lombaire, il n’est pas souvent mentionné dans un tel recensement. Certes, le football dit « Européen » s’avère moins agressif pour la colonne rachidienne que d’autres sports, comme le rugby ou le football Américain, mais elle n’est pas épargnée.
Des altérations rachidiennes multifactorielles
La pathologie du foot standard classiquement observée est effectivement avant tout une lombarthrose, altérant en premier les facettes articulaires et les disques, mais pouvant s’avérer beaucoup plus diffuses dans sa distribution. Ces altérations dégénératives rachidiennes sur le plan pathogénique s’avèrent multifactorielles. Interviennent des phénomènes de sténose canalaire, du fait des constructions arthrosiques, des modifications évolutives d’alignement (listhésis, scoliose..), des défauts de stabilité.
Cet ensemble multifactoriel est aggravé par la double peine du surpoids, déjà signalée, et/ou de la fonte musculaire par réduction de l’activité sportive.
Une situation qui peut devenir intenable
Ce compromis rachidien retentit sur la commande neurologique des membres inférieurs, eux-mêmes précarisés par une arthrose uni- ou pluri-topographique. La situation fonctionnelle du sujet atteint peut se détériorer au point de rapidement devenir intenable.
Les solutions chirurgicales consistent en des interventions de décompression, complémentées ou non de la mise en place d’une instrumentation stabilisante et de greffes osseuses à visée d’arthrodèse. La principale ambition de l’intervention dont a bénéficié Pelé reste de conserver pour ce célèbre patient, à défaut d’un retour sur le terrain, sa capacité à marcher ou à se promener de façon autonome.
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