Les patients étudiés sont issus d’une filière fracture incluant tous les sujets de plus de 50 ans, hospitalisés pour une fracture non vertébrale de faible traumatisme. Les données démographiques, la localisation, la date des fractures antérieures, les facteurs de risque d’ostéoporose, le nombre de chutes dans l’année précédente, l’utilisation d’aide à la marche, la présence d’un déficit visuel et la prise de traitements, en particulier antiostéoporotiques, ont été recueillis. La densité minérale osseuse a été mesurée au rachis lombaire et au col du fémur et la présence de fractures vertébrales a été évaluée en utilisant la VFA (Vertebral Fracture Assessment). Nous avons : 1 – sélectionné les patients qui avaient eu une fracture récente (moins de 3 ans avant l’entrée dans la filière), et 2 – évalué par une analyse univariée et multivariée les facteurs de risque associés au risque de nouvelle fracture non vertébrale chez ces patients.
Une évaluation sur 950 patients
L’étude a inclus 950 patients, dont 86 % de femmes, avec un âge moyen de 75 ans (± 12) et un T score au col du fémur de – 2,3 (± 1,0). La prévalence de l’ostéoporose était de 48 % et 331 patients avaient au moins une fracture vertébrale en VFA. 468 patients (49 %) étaient dans la filière pour une fracture de l’extrémité supérieure du fémur. Parmi les 950 patients, 341 avaient un antécédent de fracture de faible traumatisme : 133 dans les 3 ans précédant la fracture d’inclusion et 208 patients dans un délai supérieur à 3 ans. L’âge, les T-scores, et l’indice de masse corporelle (IMC) n’étaient pas différents entre les patients avec et sans antécédent de fracture.
Trois facteurs de risque associés
L’analyse multivariée a montré que les variables associées de manière indépendante au risque d’être hospitalisé pour une nouvelle fracture non vertébrale, chez les patients ayant une fracture antérieure de moins de 3 ans, étaient : l’antécédent de fracture sévère (OR = 2,54 ; IC 95% = 1,45-4,52), l’antécédent de chute(s) dans l’année précédente (OR = 2,75 ; IC 95% = 1,55-4,93) et l’IMC < 20 kg/m2 (OR = 2,45 ; IC 95% = 1,25-4,87). À l’inverse, l’âge > 78 ans semblait protecteur (OR = 0,44, IC 95% = 0,24-0,80). La densité osseuse basse et les autres facteurs de risque osseux, incluant la présence d’une fracture vertébrale, n’étaient pas associés à une augmentation du risque chez ces patients.
Ainsi, trois paramètres - antécédent de fracture sévère, chute dans l'année précédente et IMC bas - sont associés à une augmentation significative de récidive fracturaire dans les 3 ans. La prise en compte de ces facteurs peut aider à la sélection des patients à risque élevé de récidive, devant bénéficier prioritairement d’un traitement.
(1) Deloumeau et al, Determinants of short term fracture risk in patients with a recent history of low-trauma non-vertebral fracture, Bone 105 (2017) 287-291.
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