L’OSTÉOPOROSE est considérée comme une altération de la densité osseuse et de la qualité osseuse. Cette « qualité » est une caractéristique complexe qui reflète la microarchitecture trabéculaire et corticale, la qualité intrinsèque du tissu et son remodelage. Elle constitue, au-delà de la densité minérale osseuse (DMO), un paramètre clé à prendre en considération pour mieux comprendre le risque fracturaire des patientes ostéoporotiques. En effet, un grand nombre de fractures surviennent chez des patientes ayant une DMO normale ou quasi normale. La dégradation de la microstructure trabéculaire et corticale est en effet précoce, et survient avant que les variations éventuelles de DMO ne soient mesurables. À DMO équivalente, les paramètres de microarchitecture, c’est-à-dire l’épaisseur de la corticale, la masse osseuse et d’autres paramètres trabéculaires, permettent de différencier les patientes fracturées des non fracturées dans une population de patientes ostéopéniques. Ces éléments soulignent l’intérêt d’un traitement qui améliore la qualité osseuse des patientes.
Agir rapidement sur l’os cortical.
Lors du congrès de l’ECCEO (European Congress on Clinical and Economic aspects of Osteoporosis and Osteoarthritis), qui s’est tenu récemment à Florence, R. Rizzoli et coll. (Genève) ont fait part des résultats d’une étude comparant le ranélate de strontium et un bisphosphonate hebdomadaire. Dans ce travail, dont la durée du suivi a été de deux ans, les auteurs ont inclus 88 patientes ménopausées ostéoporotiques âgées en moyenne de 64 ans. Sous ranélate de strontium, l’épaisseur corticale, le volume osseux et la densité corticale et trabéculaire ont augmenté très significativement dès le 3e mois, l’effet s’étant renforcé à 1 et 2 ans, alors que ces critères de jugement n’ont pas été significativement modifiés sous l’autre traitement. Ce résultat est à rapprocher de la notion selon laquelle l’os cortical est responsable de plus de la moitié de la résistance des os, voire 90 % au niveau du col fémoral, comme le montrent des travaux récents. Par ailleurs, K. Briot et coll. ont montré que l’épaisseur corticale est un paramètre prédictif du risque de fracture de hanche indépendant de la DMO. Pour cela, ces auteurs ont utilisé les groupes placebo de l’étude TROPOS, l’étude pivot du ranélate de strontium. La méthodologie choisie a fait appel à l’analyse de la structure de la hanche ou HSA, pour Hips Structure Analysis, qui utilise les images conventionnelles d’ostéodensitométrie, ou DXA, des propriétés géométriques des os pour en évaluer la résistance mécanique. L’augmentation de l’épaisseur de l’os cortical induite par le ranélate de strontium, mise en évidence dans diverses études, est à mettre en rapport avec son efficacité contre les fractures de hanche, qui est démontrée dans les essais pivots. Elle atteint - 45 % à trois ans et - 43 % à cinq ans.
Un marqueur de la formation osseuse.
L’ensemble de ces données confirme donc le caractère ostéoformateur du ranélate de strontium. Cela a également été montré par l’augmentation significative des phosphatases alcalines par comparaison avec leur taux à l’inclusion, mais aussi par l’élévation soutenue du propeptide C terminal du collagène de type I (PICP), un marqueur de formation osseuse, mise en évidence par J. Y. Reginster et coll. à partir de l’étude pivot TROPOS.
Par ailleurs, sur la base de données déjà disponibles sur la capacité du ranélate de strontium à stimuler la formation d’os, des chirurgiens orthopédistes ont instauré ce traitement chez une patiente présentant un déficit de consolidation fracturaire après fracture du tibia, malgré des interventions chirurgicales itératives. Six mois après la mise en œuvre de ce traitement, la consolidation était manifeste, le cal osseux était très net et les douleurs de la patiente avaient disparu.
D’après les communications de R. Rizzoli (Genève), K. Briot (Paris), JY Reginster (Bruxelles) et DN Alegre (Portugal), congrès de l’IOF WCO-ECCEO 2010, Florence.
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