L’échographie a bénéficié de progrès technologiques qui ont grandement amélioré la résolution des images et diminué l’encombrement du matériel. La portabilité et la diminution du coût des échographes, sans compromis sur la qualité, ont facilité l’accès des cliniciens à des échographes utilisables dans leur salle d’examen.
Certaines avancées techniques sont déjà utilisables comme l’imagerie harmonique qui améliore la différentiation tissulaire, les sondes avec une bande passante large atteignant de hautes fréquences, nécessaires à l’étude des structures superficielles ou la plus grande sensibilité du Doppler puissance permettant de dépister des flux lents objectivant l’inflammation tissulaire. Des petites sondes facilitent l’exploration de zones anatomiques non planes et l’échographie interventionnelle des extrémités. D’autres progrès sur les sondes (amélioration des cristaux, sondes matricielles, systèmes de balayage, de fusion d’image, etc.) et sur le traitement de l’image ont contribué à cette fantastique amélioration des images devenues plus lisibles et plus facilement interprétables après l’examen.
D’autres progrès pourraient être bientôt utiles en rhumatologie. Les sondes 3D permettent d’apporter le troisième plan qui manquait à l’échographie et de fournir des images en coupes type MPR (reconstruction multiplans) comme l’IRM et la tomodensitométrie (TDM) ou en rendu de volume. Cela facilite la fusion d’image avec celles obtenues par IRM ou TDM et la quantification du Doppler. La sonde 3D fixe, mais plus volumineuse, réduit le caractère opérateur dépendant, en perdant l’aspect dynamique. L’échographie 3D évoluera vers une échographie 4D (imagerie 3D en temps réel).
L’élastographie dans la pathologie tendineuse
L’élastographie par compression manuelle ou par ondes de cisaillement est déjà utilisée dans d’autres spécialités. Elle pourrait avoir un intérêt en rhumatologie, notamment en pathologie tendineuse, pour apprécier la déformabilité et la résistance d’un tendon pathologique qui apparaît ramolli. Des études en cours cherchent à utiliser l’anisotropie pour analyser et quantifier une lésion tendineuse par des techniques de balayage angulaire ou par onde de cisaillement.
Ces progrès techniques, en apportant des images plus informatives, posent le problème du choix de l’échographe, entre des machines plus simples d’emploi et moins onéreuses attirantes pour le rhumatologue qui débute, mais plus limitées dans les possibilités de réglages que des appareils haut de gamme. Un autre danger est un traitement de l’image excessif, la rendant plus séduisante à première vue, mais moins informative lorsqu’on en analyse les détails.
Le principal reproche fait à l’échographie était la faible qualité des images imprimées, qui en outre ne peuvent pas renseigner sur le caractère dynamique de l’examen. L’amélioration de la qualité des images et des reprographes, la protocolisation des examens avec coupes de base, l’annotation des images ont permis de supprimer en grande partie ce reproche, mais l’enregistrement vidéo sera sans doute à terme la meilleure solution si la cotation de l’examen déjà insuffisante ne la rend pas impossible.
L’échographie a pris un essor considérable en rhumatologie, mais, en dépit de ces nombreux progrès techniques qui se poursuivent, elle nécessite une longue formation et un lourd investissement en temps et en argent. C’est le prix à payer pour faire une médecine plus performante et plus économe pour la société en supprimant des examens inutiles ou irradiants, en allant plus rapidement au meilleur traitement et en réduisant les déplacements du patient.
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