Le congrès de la SFR se félicite le Pr Christian Roux se situe aujourd’hui « au troisième rang des congrès internationaux de rhumatologie derrière l’EULAR et l’ACR, et il s’agit du premier congrès francophone de rhumatologie. Plus de 160 communications orales ont illustré la diversité de notre spécialité qui couvre les maladies inflammatoires, les maladies auto-immunes, les maladies osseuses, les maladies microcristallines, les rachialgies chroniques, les maladies infectieuses… ». Une offre de formation exceptionnelle.
Dans le domaine des rhumatismes inflammatoires, de nombreux progrès thérapeutiques ont été présentés avec l’arrivée de nouvelles biothérapies et des biosimilaires. Les rhumatologues sont bien conscients de leur efficacité mais aussi du coût des biothérapies et ils ont une attitude positive vis-à-vis des biosimilaires. « Cependant, en ville, il n’est pas facile de changer la prescription : cela demande beaucoup de temps et d’énergie pour expliquer au patient pour quelles raisons, on change son médicament. Le changement rentre dans le cadre d’une consultation complexe et il faudrait une incitation de la part des pouvoirs publics », souligne le Pr Christian Roux.
Comorbidités, complications : le rhumatologue joue un rôle central
Par ailleurs, compte tenu des nombreuses comorbidités associées aux rhumatismes inflammatoires, il apparaît de plus en plus que le rhumatologue est l’acteur central de la prise en charge de l’ensemble des comorbidités du patient.
« En effet, les comorbidités des patients souffrant de maladies inflammatoires ou auto-immunes sont souvent sous estimées par le médecin traitant qui pense que le rhumatologue se trouve en première ligne et qu’il s’occupe aussi du diabète, de l’hypertension, de l’ostéoporose, des vaccins… »
L’ostéoporose étant la comorbidité la plus fréquente dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), les recommandations sur l’ostéoporose cortico-induite avaient d’ailleurs été actualisées en 2014. Cependant, il faut remarquer qu’une étude de la cohorte COMEDRA montre que ces recommandations ne sont pas toujours suivies en pratique. Un effort de communication reste donc encore à faire.
Un autre problème très important a été souligné lors du congrès : il s’agit de l’apparition de nouvelles maladies rhumatismales déclenchées par les traitements antitumoraux dans certains cancers, notamment le mélanome.
« Ces traitements permettent des rémissions au prix de complications rhumatologiques (polyarthrite séronégative ou pseudopolyarthrite) qui peuvent être maîtrisées. La collaboration des rhumatologues avec les autres spécialistes est essentielle dans la prise en charge de ces patients », ajoute le Pr Christian Roux.
L’échographie, un outil indispensable
L’échographie s’avère être un outil de plus en plus indispensable en pratique, notamment dans la réalisation d’infiltrations. Elle permet aussi un suivi plus performant des synovites par exemple. Une étude a également mis en évidence son intérêt dans la goutte pour évaluer l’efficacité des médicaments hypouricémiants. « L’échographie est un outil nécessaire, quotidien du rhumatologue. Sa pratique est d’ailleurs obligatoire dans la formation des rhumatologues », déclare le Pr Christian Roux.
Marqueur de l’inflammation, la CRP est également un élément clé de diagnostic en rhumatologie. Or, une grande étude a montré que le taux de CRP augmentait avec l’obésité. « L’obésité provoque un état inflammatoire chronique susceptible de modifier les taux de CRP. Il convient donc d’en tenir compte pour interpréter une valeur de CRP ».
Nouvelles pistes thérapeutiques
Parmi les nombreuses nouveautés, que nous ne pouvons pas, bien sûr, toutes citer, dans le domaine des maladies rares et de la pédiatrie, plusieurs communications ont mis en avant les progrès dans l’hypophosphatasie avec un traitement de substitution enzymatique de la phosphatase alcaline manquante ainsi que dans certains rachitismes hypophosphatémiques liés à l’X. Les résultats semblent prometteurs avec une amélioration de la survie et du pronostic fonctionnel de ces enfants.
Enfin, sur le plan fondamental, la mise en évidence de l’inhibition de la résorption osseuse et de l’activité des ostéoclastes par un cytomégalovirus pourrait être une nouvelle voie thérapeutique dans certaines pathologies osseuses.
D'après un entretien avec le Pr Christian Roux, rhumatologue et président du 30 e Congrès de la Société française de rhumatologie (SFR)
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