Connu chez tous les amateurs de médecine new age sous le nom de « vigne du tonnerre de Dieu » ou de Lei gong fei, la Tripterygium wilfordii Hook F (TwHF) est une plante employée en Extrême Orient depuis 400 ans pour traiter des fièvres, des œdèmes et certaines atteintes cutanées comme les abcès et les furoncles. Selon les résultats publiés dans les Annals of the Rheumatic Disease de l’étude menée par l’équipe du Dr Xuan Zhan du collège de l’union médicale de Pékin, elle serait également non inférieure au méthotrexate dans l’indication de la polyarthrite rhumatoïde dont il constitue le traitement de référence.
L’étude portait sur 207 patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde, répartis aléatoirement entre un premier groupe recevant 12,5 mg de méthotrexate par semaine, un groupe recevant 20 mg de TwHF trois fois par jour, et un dernier groupe recevant une combinaison des deux traitements.
Les chercheurs ont ensuite évalué l’efficacité de ces trois traitements en s’appuyant sur le nombre de patients dans chaque groupe répondant aux critères ACR 50, soit une diminution de 50 % du nombre d’articulations gonflées.
Le méthotrexate renforcé par les herbes chinoises
Au bout de 24 semaines de traitement, 46,5 % des patients du groupe méthotrexate présentaient une réponse ACR 50, de même que 55 % des patients traités par le TwHF seul. Les herbes n’étaient donc pas inférieures au méthotrexate. Plus intéressant encore, 77 % des patients qui suivaient les deux traitements à la fois atteignaient une réponse ACR 50. Il faut néanmoins préciser qu’une période de 24 mois est insuffisante pour réellement évaluer l’efficacité du traitement d’une maladie chronique comme la polyarthrite rhumatoïde. En outre, les quantités de méthotrexate employées dans l’étude sont inférieures à celles qui sont couramment prescrites dans ce genre d’indication.
Les diterpènes soupçonnés
Il n’y avait en outre pas de différence importance en ce qui concerne la fréquence et la nature des effets secondaires dans les trois bras de l’étude à une exception près : les femmes du groupe sous herbes médicales chinoises seules connaissaient plus souvent que les autres des périodes de règles irrégulières.
Parmi les 300 composants identifiés dans la Tripterygium wilfordii Hook, les auteurs évoquent la présence de diterpènes qui sont à la base d’une catégorie de molécules connues pour leurs capacités antimicrobiennes et anti-inflammatoires. Ils rappellent que certains travaux récents suggèrent que les diterpènes agiraient en réprimant l’expression de gènes contrôlant l’inflammation.
Les auteurs estiment que le Tripterygium wilfordii Hook F pourrait être une piste intéressante pour les patients qui réagissent mal aux traitements biologiques.
Qian-wen Lv et al, Comparison of Tripterygium wilfordii Hook F with methotrexate in the treatment of active rheumatoid arthritis (TRIFRA): a randomised, controlled clinical trial, Annals of the Rheumatic Diseases, doi:10.1136/annrheumdis-2013-204807
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