C'est un partenariat aussi surprenant qu'il est discret. L'éditeur pornographique Marc Dorcel est en effet le soutien d'une trentaine d'hôpitaux publics auxquels il fournit gracieusement téléviseurs, lecteurs DVD et films de sa production.
Ce don n'a pas pour but de satisfaire au plaisir des radiologues, pourtant abonnés aux rayons X, il s'adresse en fait aux patients reçus dans les services d'assistance médicale à la procréation (AMP) et Cecos.
« C'est en rendant visite à d'anciens confrères de l'Hôpital Bichat-Claude Bernard que j'ai en entendu parler. En rentrant dans mon service, j'ai donc appelé le standard de Marc Dorcel où l'on a tout de suite accédé à ma demande », explique le Dr Nathalie Rougier du laboratoire AMP au CHU de Nîmes (Gard). Muette sur ce partenariat, dont bénéficient à ce jour quelques dizaines d'hôpitaux, la société Marc Dorcel fait toutefois exception pour « Le Quotidien ». « La seule raison pour laquelle je veux bien en parler avec vous, c'est parce que vous vous adressez à la communauté médicale et que si d'autres centres veulent en bénéficier, ils peuvent nous appeler », explique le PDG Grégory Dorcel avant de préciser : « Nous n'apportons cette aide qu'aux centres publics parce que nous considérons que l'hôpital a d'autres dépenses prioritaires que l'achat de nos productions. »
Un peu de légèreté
Evidemment, ce partenariat fait sourire d'autant que la communauté médicale est souvent convoquée dans les scénarii pornographiques. Toutefois, outre l'économie de moyens pour le service, les dons de l'éditeur recouvrent également un intérêt d'ordre… sanitaire. « Depuis l'installation de ces téléviseurs, nous observons moins d'échecs de recueils, observe le Dr Maillard-Rougier. D'autre part, le visionnage d'un film est plus hygiénique que la manipulation de revues », qui sont achetées par les praticiens du service sans aide l'administration centrale…
De son côté, Grégory Dorcel considère « qu'il est important d'aider les familles avec les moyens qui sont les nôtres. Nous produisons du divertissement. Aller à l'hôpital pour ce type d'acte n'est pas ce qu'il y a de plus sympathique alors si nous pouvons apporter un peu de légèreté, nous le faisons volontiers ». Une analyse confirmée par la médecin nîmoise : « Depuis que nous avons ces DVD, nous n'avons plus de plaintes de patients sur la qualité des contenus. C'est donc que ces films jouent le rôle qui est le leur… » En clair, ils donnent un petit coup de main.
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