LE RÉSEAU Périnice a pour objet la prise en charge transversale des troubles de la statique pelvienne et de l’incontinence urinaire et/ou anale de l’adulte. Il dispose d’un outil informatique qui est un dossier médical partagé commun. « C’est grâce à l’analyse de ce registre que nous avons pu mettre en évidence ce concept de vessie distendue : sur 811 patientes près d’un tiers (30,7%) étaient concernées. Ces résultats confirment l’impression clinique et appuient de nouvelles recommandations de bonnes pratiques cliniques » explique le Pr Brigitte Mauroy (urologue, Hôpital Saint Philibert, Lille, coordonateur du réseau Périnice).
Une cause mal connue d’incontinence urinaire
« Buvez, éliminez… » Sous la houlette des médias, des nutritionnistes, des industriels, mais également de l’évolution des critères esthétiques de la société, de mauvaises habitudes ont été prises par les femmes. Elles créent un apport hydrique excessif qui joue un rôle délétère sur la vessie. En effet, boire abondamment de l’eau sans uriner en conséquence détruit la fonction vésicale en distendant la vessie. « On observe un écart trop élevé entre les mictions de l’ordre de 5 à6 heures et un apport hydrique quotidien beaucoup trop important de 3-4 litres, voire plus » ajoute le Pr Brigitte Mauroy. La capacité vésicale normale est de 300 à 400 cc et l’écart inter-mictionnel normal est de 2 heures. La moindre hyperpression abdominale sur une vessie trop pleine contenant jusqu’à 1 litre d’urine provoque la fuite avec une symptomatologie d’urgenturie.
Le diagnostic repose sur le calendrier mictionnel rempli correctement sur 3 jours. Il permet de comptabiliser objectivement la fréquence des mictions et de l’apport hydrique. La confirmation en est fournie par le bilan urodynamique qui permet de constater une élévation importante de la compliance et une dysurie par chute du débit mictionnel, dû à une hypocontractilité vésicale.
L’auto-rééducation vésicale.
Le traitement est simple, il est auto-rééducatif : réduire les apports hydriques à 1,5l par jour et uriner le plus souvent, au minimum toutes les deux heures. Quel que soit l’âge, la vessie va se rétracter en 6 semaines à 2 mois, la contractilité va devenir meilleure et le besoin va redevenir plus précoce.
« Grâce à cette méthode simple et non-invasive, nous avons obtenu une guérison complète de l’incontinence dans 35, 71% des cas, dans 21,4% des cas avec l’auto-rééducation (ARV) associée à la kinésithérapie, et une amélioration dans 33,4% des cas » déclare le Pr Brigitte Mauroy. Les échecs (9,5%) étant dus aux autres causes de distension vésicale : diabète, dénervation post-chirurgicale ou vessie neurologique. L’intérêt est, en outre, que la rééducation classique inefficace sur une vessie distendue le devient après rétraction de la vessie par auto-rééducation vésicale et que, surtout, elle permet d’éviter des interventions chirurgicales par bandelette sous urétrale inadaptée sur ces vessies distendues.
Pour tous renseignements : www.perinice.fr
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