L’information transmise aux donneurs potentiels devient de plus en plus décisive car donner équivaut potentiellement à sauver une vie. Que l’on considère le donneur ou le receveur, il s’agit toujours d’individualités complexes, dont il faut appréhender toutes les facettes. Le don n’est donc pas que du ressort médical. Il s’agit aussi d’éthique, de religion, de culture et de sociologie. C’est une question cruciale, humaniste, qui demande un engagement.
Je m’y engage cette année particulièrement, grâce au projet ambitieux d’un jeune entrepreneur, Rodolphe Vernazza, créateur de l’association «Le don de soi» dont il m’a proposé d’être président d’honneur; ce que j’ai accepté.
C’est une belle idée qu’il a eu le courage de concrétiser pour transformer le deuil de son père en action positive. Il souhaite aujourd’hui que les valeurs de son association imprègnent toutes les communautés. Qu’au sein des collectivités, des petites comme des grosses entreprises du territoire, tous soient sensibilisés au don de sang et d’organes, au don de soi. Pour que jamais plus un enfant ne perde un être cher faute de donneurs.
Dans la foulée, Frédéric Collart, chirurgien cardiaque à Marseille, le quotidien La Provence et moi-même, avons créé le label « Marseille Provence capitale du don », officialisé par le sénateur maire et adopté par de nombreux partenaires privés. Ils soutiennent cette cause, en diffusant des cartes de donneurs ou en sensibilisant leurs personnels au don.
Depuis toujours et dans tous les pans de mon activité professionnelle cet engagement fait écho : Aix-Marseille université, que j’ai l’honneur de présider, a organisé en 2014 la sixième édition du colloque « Média et santé » autour de l’enjeu du don. Médecins, donneurs, et receveurs ont témoigné afin de sensibiliser le plus grand nombre de personnes.
L’université est également, depuis plusieurs années, partenaire de l’établissement français du sang. Des collectes sont organisées dans les campus et les chiffres montrent que les jeunes sont très mobilisés. Mais il est important qu’ils poursuivent cette pratique une fois insérée dans le monde du monde du travail. Il faut que l’entreprise prenne le relais de l’information et de l’incitation à donner.
En tant que médecin néphrologue, je m’implique bien sûr dans cette lutte. L’activité de greffe rénale est intense, les besoins sont grands. Même s’il faut distinguer don d’organe et de sang pour lequel notre région n’est pas autosuffisante, la solidarité doit être développée d’urgence.
Il faut promouvoir le don de soi. Pour soi, pour les autres, pour tous. Restons mobilisés.
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